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n 1948, la plupart des pays ratifient la Déclaration universelle des droits de l’homme (à l’exception de l’URSS et ses alliés, de l’Afrique du Sud et de l’Arabie Saoudite). Dans ce texte, chaque mot est soupesé et a été longuement débattu. Rédigé dans la foulée des horreurs de la Deuxième Guerre mondiale, le manifeste s’ancre dans le passé et se projette vers l’avenir. Parmi ses principaux auteurs, le français René Cassin et l’américaine Eleanor Roosevelt. Les échanges semblent avoir été de haut vol. Le petit groupe d’intellectuels est lucide, voire visionnaire. Il discute de migration, de religion, de liberté d’expression, de privilèges individuels et collectifs, des femmes et des homosexuels. Bref, tout un brassage d’idées, teinté par la nécessité d’un consensus qui se conclura sur « trente articles dégoulinants de bonnes intentions ».
Le scénario est rédigé par François De Smet, directeur de Myria, un organisme belge chargé de veiller sur les droits des étrangers. Dans cet opuscule, il a choisi de confier la narration à la Déclaration elle-même. Le ton est par moment didactique, mais rarement lourd et, au final, le lecteur comprend mieux les enjeux géopolitiques du XXe siècle. Résumer autant d’informations en un peu plus de soixante planches représente tout de même un défi. Pour rendre compte de la genèse de l’écrit, l’auteur bondit fréquemment d’un sujet à l’autre. Il aborde l’Holocauste, la traite négrière, la colonisation du monde par les nations européennes et même les migrations des homo sapiens depuis cinq millions d’années. Le lecteur comprend bien que ceci explique cela, mais il a tout de même l’impression que le discours s’éparpille un peu trop.
Le format imposé par la Petite bédéthèque des savoirs est contraignant pour l’écrivain, mais également pour l’artiste qui est tenu de s’exprimer dans un espace restreint. Pour assurer la lisibilité, il serait alors tentant d’alléger les illustrations. Thierry Bouüaert a choisi l'option l’inverse : ses cases sont chargées, le dessin est réaliste et les couleurs généralement sombres. Et ça marche. Par ailleurs, il a de toute évidence fait une solide recherche documentaire pour mettre en scène avec finesse les différentes époques et lieux évoqués par son scénariste et rendre crédible les nombreux intervenants. Il n’en fait pas trop, il en fait juste assez pour que le reportage respire l’authenticité.
Un bon résumé d’une question complexe ; peut-être aurait-il été préférable de circonscrire le propos pour mieux l’approfondir.
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