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oût 79, le Vésuve crache sa fureur sur Pompéi et Herculanum sous les yeux de Pline l’Ancien. Émissaire de Rome et esprit curieux, il disparaîtra dans les vapeurs de l’éruption en portant assistance aux survivants et en assouvissant, par là même, sa quête de savoir.
Après avoir clôturé Terma Romae, Mari Yamazaki et Miki Tori reforment leur duo pour exhumer des cendres Gaius Plinius Secundus qui, bien qu’ayant laissé une œuvre considérable, demeure paradoxalement peu connu.
Prépublié dans le magazine culturel Shinchô 45 et édité en France chez Casterman, Pline se décline à quatre mains avec un dessinateur au Japon et l’autre en Italie. Continuant de jeter des passerelles entre Orient et Occident, Mari Yamazaki poursuit sur la via des mangas d’inspiration latine. Puisant dans les trente-sept volumes qui composent l’Histoire Naturelle, les deux mangakas récrivent avec les codes des productions nipponnes le destin de l’ex-gouverneur romain. Le résultat est, de prime abord, quelque peu désarçonnant, mais comme pour le Forget-me-not de Kenji Tsuruta, parfaitement réussi.
Si L’appel de Néron pose les personnages et le contexte historique, il permet aussi à la dessinatrice japonaise de flâner dans une Sicile qu’elle apprécie et de tenter un parallélie comme elle s’en explique en fin d’album. Pour sa part, Les rues de Rome est l'occasion pour Miki Tori d’investir la ville éternelle et de prouver son brio pour les décors. Toutefois, il serait réducteur de vouloir isoler les contributions des deux auteurs de manière rigoureuse : la collaboration est plus subtile et l’un n’hésite pas à intervenir sur le domaine de l’autre pour donner son unicité à l’ensemble. Si, graphiquement, Pline s’avère travaillé et plaisant, le scénario demeure encore légèrement en retrait et peine à trouver le souffle épique qui pourrait emballer la lecture. Bien qu’ancien officier de cavalerie, Pline voua sa vie à l’étude plus qu’à l’art de la guerre et suivre ses écrits implique certaines concessions : le rythme dût-il en souffrir !
Pline revisite la période antique avec pour guides deux stars du manga… de quoi porter un regard nouveau sur le sujet !
Il y a incontestablement des mangas qui sortent du lot traditionnel et qu’on repère pour leur qualité d’écriture et graphique. Pline en fait incontestablement partie. Dès la lecture des premières pages, on sent tout de suite l’intelligence du récit, des propos et de la tournure que cela prend. On est tout de suite émergé dans la Rome antique sous le règne de l’Empereur Néron dont la folie et la cruauté pouvaient nous glacer le sang.
Il est surtout question des éruptions du Vésuve. On sait malheureusement que Pline mourut près de Pompéi en 79 après JC. Il est connu dans l’histoire pour avoir écrit une de toutes premières encyclopédies sur laquelle les savants se sont reposés pendant des siècles. Il avait accumulé une somme de savoirs considérable.
On assiste dans ce manga à quelques unes de ses explications sur les phénomènes qui l’entourent. On apprend bien des choses assez intéressantes comme l’origine de la foudre, les tremblements de terre ou les tsunamis. Pline a rassemblé le savoir de son époque sur des sujets aussi variés que les sciences naturelles, l’astronomie, l’anthropologie, la psychologie ou la métallurgie (160 volumes tout de même !).
L’auteure de Thermae Romae dont on ressent toutes les influences arrive à faire mieux que son œuvre précédente car c’est plus sérieux avec l’humour en moins. Le récit avance lentement au niveau de l’action. Cependant, ce qui retient l’attention, c’est tout ce qui est autour et c’est véritablement passionnant à souhait.
Bref, nous avons là une fiction historique sur l’Empire romain assez bien faite. Pour ne rien gâcher, visuellement, c’est très beau. On flirte avec le meilleur de ce qu’un manga peut nous offrir.
Difficile de se faire un avis lors de ce premier tome...
Beaucoup de logorrhées, les auteurs souhaitent montrer l'incroyable curiosité ET connaissance de Pline l'Ancien.
Je ne sais pas si je lirai la suite, mais j'en aurai besoin pour me faire un avis plus tranché.