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evoilà Pico et, comme Ana Ana, sa petite sœur, il n'a rien perdu de sa verve, au plus grand désarroi de leur parents. Mais ils sont si adorables qu'il est difficile de leur en vouloir ! Quoique...
Le petit rouquin à la langue bien pendue est de retour ! Toujours attachant, toujours généreux en réparties, toujours réfractaire à l'école, le personnage créé par Dominique Roques et croqué par Alexis Dormal a décidé de tout consigner dans un journal. Et il en a des choses à noter ! À commencer par Lucie. Il s’intéresse de plus en plus à sa camarade alors il tente, se lance, s'approche et pose des questions pour savoir ce qu'elle pense de lui... Pas grand-chose mais il progresse, il le sent.
Entre questions existentielles, expressions à la mode, le nouvel animal de compagnie des grands-parents et Ana Ana (seule ou aidée d'une copine) qui ne cesse de l'enquiquiner, il n'arrête pas une seconde. Dans la vraie vie, il y aurait de quoi venir à bout de la patience de n'importe quel parent, mais sur papier, ça prête à sourire, à se marrer franchement même. Sa mère essaie bien de le faire participer aux tâches ménagères ou de l'inciter à faire ses devoirs mais rien n'y fait. Le trublion n'a pas sa langue dans sa poche - pour notre plus grand bonheur - et ne compte pas se laisser faire ! Visiblement, la scénariste met dans la bouche de son héros ce qu'un adulte n'oserait pas dire. Les répliques claquent, les réflexions surprennent ou interpellent, les réparties fusent et à chaque chute les rires tombent. Les joutes verbales et fratricides rythment l'album, les deux se cherchent, se trouvent et les gags se succèdent sans répétition ni lassitude. Le duo - comme celui des auteurs - est rodé et sa joie communicative.
Le mérite en revient aussi à Alexis Dormal, en variant les décors - jardin, bord de mer, falaise, plage, pièce de la maison - il offre un défilé de teintes très agréable. Jamais avare en détails, il prend manifestement plaisir à mettre en scène ce petit bonhomme et sa famille. Les séquences s'enchaînent et c'est avec une pointe de regret que le lecteur découvre la dernière planche.
Une bonne dose de gaieté, un soupçon de tendresse, deux mesures de subtilité, un brin de vivacité et un grand bol d’humour, voilà la recette d'un Pico Bogue. À déguster seul ou en famille, n'importe quel jour de l'année, surtout ceux où le moral est au plus bas !
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