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I l y a une dizaine d’années, le Louvre s’est lancé dans la publication de bandes dessinées. Depuis, sa collection s’est enrichie de signatures prestigieuses et variées : pensons à Marc-Antoine Mathieu, Nicolas de Crécy, Enki Bilal ou Étienne Davodeau. Le catalogue, jusque là construit à l’intention d’un lectorat adulte, était présenté en collaboration avec Futuropolis ; c’est cependant chez Delcourt qu’est offert un premier ouvrage destiné aux petits. Le cheval qui ne voulait plus être une œuvre d’Art est scénarisé et dessiné par Olivier Supiot.

Tous les mardis, l’institution est fermée. Alors que les touristes sont absents et les gardiens en congé, La tête de cheval blanc de Théodore Géricault s’ennuie d’être une toile accrochée sur un mur. Sourde aux protestations des tableaux qui l’entourent, elle descend et entreprend de trouver la sortie. Dans sa quête de liberté, elle découvre différentes salles et galeries, particulièrement celles qui abritent ses congénères.

« Je veux me dégourdir les jambes… », « Allons, ne fais pas de bêtises ! Reste avec nous !! », « Il restera sage comme une image. »... Les dialogues donnent le ton : cet album est destiné à un jeune public. Une fois cela compris et accepté, le lecteur consent à suivre la monture qui lui sert de guide. Des artefacts assyriens à ceux du Moyen-Âge, en passant par les quadrupèdes d’Eugène Delacroix et d’Adam Frans Van der Meulen, l’auteur propose une visite ludique, instructive et à hauteur d’enfant avec, en filigrane, un questionnement sur le rôle de l’Art. Sans être franchement drôle, le récit est toujours souriant.

Bien qu’il respecte le caractère hyper réaliste de l’équidé représenté par Théodore Géricault, l’illustrateur parvient, en multipliant les angles et les cadrages, à faire oublier la sévérité de l’œuvre du peintre romantique. Les décors sont tantôt rendus avec beaucoup de détails, tantôt réduits à leur plus simple expression lorsque le bédéiste se contente d’un fond monochrome (comme le faisait Morris, un autre grand amateur de chevaux). Au final, l’ensemble est coloré, joyeux et invitant.

Une livre à mettre entre les mains de sa marmaille, quelques jours avant de visiter le plus célèbre musée du monde.

Par J. Milette
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Le cheval qui ne voulait plus être une œuvre d'art

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