I
lan a toujours été féru de chasse au trésor. Lorsque Chloé, son ex, lui propose d’intégrer Paranoïa, un jeu de piste relevant de la légende urbaine, il ne se fait pas prier pour la suivre. Mais entre les organisateurs, les indices et le lieu – un ancien asile psychiatrique – rien ne ressemble à une partie comme les autres.
Frank Thilliez, avant tout romancier, s'essaie ici à l'adaptation de son propre roman Puzzle en BD. Habitué des grosses ventes dans la catégorie "polars", il reste donc dans ses gammes et mène tambour battant cette chasse aux apparences trompeuses. Entre les personnages qui disparaissent au compte-gouttes - mais régulièrement - et l’asile, les thèmes traités et le déroulement restent classiques, mais leur exploitation est maîtrisée. Sans révolutionner le genre, le dosage des révélations et l’enchaînement des événements parvient à faire monter la tension tout du long. Le véritable savoir-faire de l'auteur empêche de lâcher le livre avant d’avoir tourné la dernière page.
Graphiquement, le trait sans fioritures de Mig imprime la dynamique nécessaire à la progression du récit. Avec un coup de crayon vif, le dessin donne le ton. L’artiste met ses talents au service de l’histoire en accentuant la tensionavec des expressions de protagonistes bien prononcées et un découpage efficace. La couleur, en misant sur la bichromie, dénote et fait basculer dans un univers hypnotisant et chimérique qui sied à l’ambiance du scénario, l’imaginaire prenant le dessus sur la réalité.
Porté par un dessin excellent, Puzzle est un thriller sans fioritures. Si les plus perspicaces auront deviné le dénouement bien avant la fin, il n’en reste pas moins un album de qualité dont le manque d’originalité ne nuit aucunement à sa force.
Adaptation d'un polar de Frank Thilliez, 'Puzzle' est également scénarisé par ce dernier et épaulé par Mig pour les dessins.
Le moins que l'on pourra dire est que ce 'one-shot' est carré et efficace. En effet, la tension est amenée au fur et à mesure et renforcée par les fonds noirs entre les cases. Le jeu de couleurs basé sur le bleu et blanc donne une saveur tout particulière au récit et on tourne les pages souhaitant connaître le fin mot de cette histoire.
Les lieux communs seront de sortie (l'asile de fou, la morgue…). Sans être original à ce niveau-là, c'est très bien exploité et au service du récit. Simplement dommage que je me sois un peu douté de la fin; il n'en demeure pas moins que cela reste un bon polar.
C'est une bd au cheminement très long pour découvrir la vérité derrière la paranoïa d'une personne. Cette vérité sera d'ailleurs assez effrayante mais on ne peux refaire l'histoire. J'ai bien aimé la démonstration bien que ce fut assez long et fastidieux à la lecture. Il est clair qu'on entre dans le processus de l'âme humaine et de ses failles qui peuvent être fatales.
La mise en page ainsi que le dessin ont aidés à une meilleure fluidité du récit qui aurait pu s'engluer. Le suspens reste toujours présent jusqu'à la fin. L'ambiance reste assez glauque et glaciale. Un bon polar mais sans grande originalité.
Franck Thilliez adapte pour la première fois l’un de ses romans en bande dessinée. Nous ne ferons pas ici de comparaison avec l’œuvre originelle, nous concentrant sur le contenu de ce thriller graphique. Et c’est un sentiment de satisfaction qui se traduit à la fin de cette lecture. Pour plusieurs raisons.
D’abord pour l’intrigue. Quoi qu’on en dise, sans en dévoiler le contenu, elle a le mérite d’être accrocheuse. Les avis seront peut-être partagés selon si nous acceptons l’idée d’être « menés en bateau ». On pensera, inévitablement à quelques références comme Shutter Island écrit par Dennis Lehane et superbement revisité par Christian de Metter. Mais de la même façon que Laurent Seksik qui avait laissé le soin à Guillaume Sorel d’illustrer son tragique Les derniers jours de Stefan Zweig, Franck Thilliez va laisser les commandes à Mig (Un petit livre oublié sur un banc, Ogrest…) au dessin. Bien lui en a pris.
Car c’est certainement le point fort de Puzzle. Cette générosité dont fait preuve le dessinateur est à souligner. Chaque planche est un régal visuel. Mig donne le sentiment d’être à l’aise dans cette histoire. Il agrémente ses cases de beaucoup de détails, qui donneront envie d’y retourner une fois l’album terminé. Les personnages sont régulièrement montrés en gros plan, et Mig offre à leur visage une réelle intensité. Avec ce choix de couleurs où le bleu prédomine, le lecteur ressentira les mêmes émotions fortes que peuvent subir les protagonistes.
En y ajoutant des décors fouillés, des découpages bien sentis, et une bonne dose d’adrénaline, on peut, sans hésiter, savourer ce one shot qu’est Puzzle. Car bien qu’on puisse ne pas se laisser manipuler par l’histoire, il en résulte tout de même un équilibre parfait dans le travail des deux auteurs.
Au final, il suffit de lire la première page de Puzzle, pour n’avoir qu’une envie, découvrir la seconde, la troisième et ce, jusqu’au dénouement. Un roman graphique réussi est celui pour lequel la cohérence est de mise, mais surtout quand la curiosité du lecteur est continuellement mise en éveil. F. Thilliez & Mig ont parfaitement respecté ces codes.
Il est donc temps de trier toutes les pièces…
En lien, l'article complet sur http://www.comixtrip.fr/bibliotheque/puzzle/