L
yra et ses amis se sont enfuis de Bolvangar, le terrible centre d'expérimentation. Plus que jamais déterminés à retrouver Lord Asriel, ils font route à bord d'un dirigeable pour Svalbard. Alors qu'ils approchent de leur destination, une violente tempête survient et les sépare. La jeune fille se retrouve alors capturée par les panserbjørn, ces féroces ours en armure et doit faire face à leur roi redoutable, Iofur Raknison.
Le scénariste Stéphane Melchior n'épargne pas la petite héroïne. Dans ce tome au ton plus grave, plus sombre, elle se retrouve vite seule et doit redoubler de courage et d'intelligence pour s'en sortir. Les désillusions sont également au rendez-vous avec des personnages qui révèlent leurs véritables intentions. Peu d’événements mais plus d'émotion que dans les épisodes précédents, plus de tension, notamment lors d'une superbe scène de combat impliquant le paria Iorek Byrnison.
L'action se déroule essentiellement sur la banquise, cela donne l'opportunité au dessinateur Clément Oubrerie d'offrir des ambiances très réussies grâce à ses couleurs douces en camaïeux. Son style, qui de prime abord semble axé pour la jeunesse, apporte une véritable maturité au récit, que ce soit dans les scènes d'action ou celles plus contemplatives.
Cette adaptation de la trilogie du roman "Les royaumes du Nord" est une réussite. Tout en gardant l'essence de l'univers riche et complexe d'origine, les auteurs sont parvenus à imprimer leur patte et donner un véritable souffle épique à la saga. Il faudra cependant attendre un second cycle pour connaître la suite des aventures de Lyra et ses comparses, ainsi que les révélations sur l'énigmatique autre monde.
Les trois premiers tomes des « Royaumes du Nord » valent surtout pour l’impeccable travail graphique de Clément Oubrerie. Son trait expressif, riche en détail et rehaussé de belles couleurs est très agréable.
En revanche ce récit alambiqué ne m’a pas franchement convaincu. Il y a d’abord trop d’éléments narratifs pour une lecture fluide.
En outre cette histoire d’animaux parlants, de sorcières volantes ou autre ours en armure, mâtinée de mysticisme est quand même assez gratinée bien qu’elle regorge d’idées...
Je n’ai pas lu le roman de Pullman mais il semble que les auteurs aient souhaité l' adapter très fidèlement. Du coup, où placer le curseur ?? Car en dépit de partis pris résolument adultes - ce n’est manifestement pas une BD jeunesse - le scenario n’est jamais parvenu à me faire adhérer totalement à ce qui reste un conte pour enfants.