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nne Corre avait 15 ans lorsque l’ennemi a pris la Bretagne en 1940. L’adolescente qui n’a pas froid aux yeux commence tout doucement à poser des gestes de révolte (fleurir la tombe d’un résistant, contrebande d’aliments, etc.), puis joint la rébellion où elle se fait complice de l’assassinat d’un collaborateur. Elle est par la suite capturée et déportée dans un camp de concentration où elle mourra de la tuberculose vers la fin de la guerre. Un mystère entoure ses derniers jours, en fait personne ne sait précisément où et quand elle est décédée ni où se trouve son corps. Les réminiscences que les villageois ont d’Anne sont par ailleurs mitigées, peut-être parce qu’elle était amoureuse d’un militaire allemand.
Roger Faligot fait ses armes dans le monde de la BD reportage en présentant les fruits d’une démarche journalistique rigoureuse et convaincante. Aux fins de l’ouvrage, il a rencontré les personnes qui ont côtoyé la protagoniste, consulté les archives et même retrouvé le carnet pourpre dans lequel elle consignait ses pensées. Il réhabilite ainsi la mémoire de la jeune femme dont le souvenir était occulté.
L’enquête s’appuie sur le coup de crayon, relativement banal, d’Alain Robet, lequel est surtout connu pour ses sagas maritimes et historiques. Les visages sont généralement figés et les expressions interchangeables (pourquoi diable les acteurs ont-ils tous la bouche entrouverte en demi-cercle). Les décors sont cependant variés et maîtrisés. L’illustrateur rend aussi bien les villages bretons que les camps de concentration, les villes bombardées ou encore la forêt.
Ce n’est pas facile d’apporter un point de vue nouveau sur la France pendant l’Occupation, même quand on présente une héroïne inconnue.
Cette fille au carnet pourpre, c'est Anne Corre qui n'avait que 15 ans lorsque les troupes allemandes ont envahi la France ainsi que sa Bretagne natale. C'est une fille intrépide qui n'accepte pas cet état de fait et qui va s'engager afin de libérer notre pays de cet envahisseur. Elle le paiera de sa vie à la toute fin de la guerre. Cette BD est un hommage qui lui est rendu et à travers cette héroïne inconnue à tout les résistants qui ont combattu cette idéologie fasciste.
Le début n'est pas très captivant mais au fur et à mesure de ce récit, cela commence à le devenir. On voit que l'auteur s'est solidement documenté pour partir de vrais écrits et des témoignages. Il y a tout un carnet assez intéressant en fin d'ouvrage. Un mot sur le dessin que je trouve un peu faiblard mais bon.
J'ai trouvé que c'était courageux de la part d'adolescents que d'entrer en résistance pour combattre le nazisme. Comme quoi, on peut avoir une bonne conscience politique à cet âge-là. Je pense que l'époque se prêtait à une plus grande maturité d'esprit que de nos jours.