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rois trentenaires célibattantes sont amies de longue date. Elles partagent tout, de leurs problèmes de régime, de shopping, de fringues, de boulot à leurs histoires de mecs. Qu’elles en aient ou non.
La mode est aux histoires courtes, aux répliques qui fusent, à la dérision du quotidien. Les écrans fourmillent de programmes courts et de sketchs, souvent peuplés de trentenaires plus ou moins immatures. La BD aimerait pétiller grâce aux mêmes recettes. Vite vu, vite lu, bien vendu. Arrête de pleurer, Pénélope ! apparaît alors comme le fidèle reflet de son époque. Inspiré d’une pièce « jouée au théâtre » (sic), l’album met en scène une succession de saynètes brèves (les plus courtes durent le temps d’un strip, la longue ouverture s’étend sur deux pages) supposées donner l’image de femmes d’aujourd’hui. Peut-être un peu dans la veine de cette thèse de sociologie des organisations appelée « Caméra café » ou de cette étude ethnologique consacrée au couple titrée « Un gars, une fille ». Ce n’est d'ailleurs pas une surprise de retrouver au scénario de cet album un duo qui avait mis sa plume au service des tribulations de Chouchou et Loulou, avec un succès certain, convenons-en sans difficulté. Le public devrait être au rendez-vous (250.000 spectateurs ont vu la pièce), deux chaînes de TV et une station de radio soutiennent l’initiative.
Le principal problème, c’est qu’ici les chutes tombent souvent à plat. Pour donner de l’intensité aux situations, le dessin joue la carte du mouvement et de l’agitation frôlant les convulsions hystériques mais la sauce peine à prendre. Les conclusions donnent dans le pétard mouillé. Finalement, les sourires sont rares et l’on regrette surtout l’absence de situations proches de la comédie de mœurs et la superficialité des portraits. A créatures superficielles, traitement superficiel ? C'est une logique.
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