M
aggy Garrisson, détective autoproclamée, est un peu paumée, maladroite… et plutôt maligne. Dans ce troisième opus, intitulé Je ne voulais pas que ça finisse comme ça, elle mène avec habileté des petites enquêtes (une somme manquante dans la caisse d’une librairie, un recueil de photos à la recherche de son propriétaire et une affaire de dents en or volées sur des cadavres), mais surtout, elle continue de jouer au chat et à la souris avec les malfrats qui veulent récupérer l’argent qu’elle leur a subtilisé.
Le scénario de Lewis Trondheim est toujours efficace. L’auteur remplit avec application le cahier des charges du polar : conflit familial, relations compliquées avec l’autre sexe, vilains au grand cœur, flics pourris, un peu trop d’alcool et de cigarettes, etc. Bref, rien de bien nouveau dans le monde du roman policier, sinon que le personnage central est une femme, ce qui n’est pas si fréquent. Malgré toutes les contraintes propres à ce genre littéraire, Trondheim tire admirablement son épingle du jeu et livre un récit agréable, auquel on pourrait toutefois reprocher de ne pas présenter une ligne directrice suffisamment forte pour supporter un cycle de trois albums.
Le dessin semi-réaliste de Stéphane Oiry rend de belle façon le climat mis en place par le scénariste. Ce sont principalement les décors qui séduisent dans cette série. Loin du faste de la City, le Londres présenté dans Maggy Garrisson est celui des petites gens vivant dans des quartiers où le temps semble s’être arrêté. Avec leurs visages ingrats et leurs épaules voûtées, les personnages se fondent dans un environnement qui les écrase et où chacun fait son possible pour percer une brèche dans sa grisaille et rêve de gagner sa place au soleil.
Trondheim et Oiry s’approprient tous les clichés du polar pour livrer un récit plaisant, peut-être un peu éparpillé.
Bon troisième tome qui vient clôturer l'intrigue principale de MAGGY GARRISSON tout en introduisant plusieurs petites intrigues secondaires qui fait que la lecture de ce troisième opus est très plaisante.
Au final, malgré ses défauts graphiques (le dessin, s'il n'est pas mauvais en soi, manque vraiment d'envergure), MAGGY GARRISSON est un polar original et sympa à lire : le scénario bien concocté réserve de multiples surprises bienvenues et l'héroïne en elle-même sort vraiment des sentiers battus, entre un physique loin des standards de la beauté féminine et une répartie cinglante dont on se délecte.
L’humour grinçant des deux premiers albums est beaucoup moins présent ce qui enlève une belle part du charme de la série. Par contre le scénario est toujours plein de surprises et les talents de détective de Maggy, son intelligence pour résoudre les énigmes et les problèmes font des merveilles. Le final n’est pas complètement moral mais très réaliste. Ce premier cycle, dans son ensemble est remarquable et mon souhait serait qu’il y en est un autre… un jour…
J'ai lu les 3 albums de ce premier cycle. On pourrait se dire: encore une énième série policière.
Oui certes, mais le ton de Maggy Garisson est très particulier.
Déjà l'intrigue se déroule dans l'atmosphère sombre de Londres et de Brighton et est très bien retranscrite.
La caractère de Maggy et très atypique ( Une fille célibataire, sans boulot, accro à la bière qui passe ses soirées dans les pubs ).
La mise en scène avec son découpage, ses différentes vues et ses cases sans dialogues colle parfaitement à cet univers voulu et assumé par les auteurs.
Les dessins et les couleurs retranscrivent impeccablement l'Angleterre que l'on connait actuellement avec ses bus rouge, ses pubs et ses boutiques.
Quand à l'histoire, elle est très bien ficelée et mêle en plus de l'intrique principale qui s'étend tout au long des 3 albums, plusieurs intrigues secondaires.
L'ensemble se complète parfaitement.
Une série atypique et prometteuse dont j'attend la suite avec impatience.