Et ce fut la 491ème nuit…
David B. clôt Hâsib et la Reine des serpents, sa (re-)lecture personnelle d’un des Contes des 1001 nuits. Même si cette conclusion s’avère un peu moins percutante que le premier tome - le récit, plus linéaire, s’achève très, voire trop, rapidement -, la forme et le ton sont toujours aussi extraordinaires. L’auteur de L’ascension du haut mal a trouvé avec cette fable un terrain de jeu à la hauteur de son imagination. Mêlant miniature persane, codex maya et bestiaire amérindien, il offre un admirable feu d’artifice graphique.
De plus, la richesse symbolique utilisée apporte une véritable profondeur à cette histoire venue du fond des âges. En effet, le dessinateur prend un malin plaisir à glisser dans chacune de ses images des allégories ou des représentations mythiques (et mystiques) puisées dans l’imaginaire collectif. Chaque planche devient alors un jeu de piste rempli de mystères que lecteur curieux se fera une obligation de dénouer. Finalement, c’est une constante dans toute l’œuvre de l'artiste, malgré un style figuratif lorgnant vers l’expressionnisme, ce dernier réalise tout d'abord des albums de bande dessinée. Aussi belles et fortes que soient ses illustrations, elles servent avant tout à la narration. Si les yeux s’arrêtent souvent pour détailler telles ou telles cases, l’envie de connaître la suite des pérégrinations des personnages demeure la plus forte.
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