V
alence, Espagne, les années 2010. Passionné de football, Enzo excelle dans le jeu, au point d'être devenu la star de son club. Le sport lui sert également de refuge, alors que ses parents, récemment divorcés, semblent plus intéressés par eux-même que par leur progéniture. Lors d'un match crucial de championnat, un observateur d'une grande équipe se fait remarquer dans les gradins. Cette visite impromptue va permettre au jeune garçon d'imaginer un stratagème pour que, enfin, on s'intéresse à lui.
Longue chronique sur fond de ballon rond et de réalité sociale, Dream Team dresse aussi un portrait désabusé et ironique de l'Espagne d'après la crise de 2007. Généreux dans l'effort, Mario Torrecillas a en effet tenté de caser tout un pays dans son histoire. Chaque personnage, y compris le plus secondaire, a droit à son petit moment et tous les dysfonctionnements de la nation sont dûment suggérés. Le résultat est impressionnant de richesse, mais a tendance à faire passer au second plan le cœur de l'album. Certes, Enzo et, surtout, son imposant papa, occupent le centre de l'attention, mais la multiplication des pistes narratives, généralement à peine ébauchées, dilue le récit et laisse le lecteur sur sa faim (quid du passé de Sebas, l'entraîneur ? des problèmes psychologiques d'Erika ? d'où vient Billèn le copain émigré ?). À vouloir tout montrer, le scénariste s'est un peu égaré au fil des quatre cents pages de l'ouvrage.
Graphiquement, Artur Laperla rend une copie efficace misant sur la simplicité et la lisibilité. Le trait va à l'essentiel, souvent au dépend de l'ambiance générale (la mise en couleurs très basique y est aussi pour beaucoup). Heureusement, sa mise en scène est au point et il anime avec un certain talent toute sa distribution.
Gorgé de bonnes intentions, Dream Team s’essouffle rapidement dans sa volonté de ne laisser aucune pierre retournée.
Entre misère sociale et football paillette, le scénario nous plonge, à travers cette histoire familiale difficile, au coeur d’une aventure troublante et distrayante qui va évoluer vers la rédemption entre un môme délaissé et son père dépressif.
Les dessins simplistes faciltent l’empathie mais les couleurs sont trop criardes à mon goût et gâchent un peu l’ensemble.
Un album au sujet difficile que les auteurs ont su rendre sympathique et qui vaut assurément le coup d’oeil !