I
l est des vies qui valent d’être vécues et d’autres qui n’ont aucune valeur, si ce n’est celle du poids d’une dette… C’est ce que Mio - alias Bunny - va apprendre.
Il aura fallu attendre près de trois ans pour lire la suite de Bunny, depuis le 14 février 2013 pour être précis ! Alors, pour raviver les mémoires défaillantes, Emmanuel Proust Éditions sort directement l’intégrale. Donc pas de perte de temps à aller fouiller dans sa bibliothèque pour se souvenir du pitch. Tout est là !
Juliette Fournier a bâti son scénario sur un concept sociétal pour le moins inédit et a cherché à y faire évoluer ses personnages, stigmatisant au passage nombre de nos comportements. L’intention est louable, mais le résultat décevant car pour bien faire, il aurait peut-être fallu pousser les choses un peu plus loin : quelques principes ne peuvent rendre compte de la complexité d’une société, fusse-t-elle réduite à sa plus simple expression.
In fine le développent demeure superficiel et ce microcosme carcéral peine réellement à prendre des allures d’enfer, même dans ce deuxième opus où plus de profondeur pouvait être attendue. Ce constat est accentué par le graphisme de Jean-Gaël Deschard. Avec un trait proche du manga, il ne parvient pas à mettre à jour la psyché de protagonistes, somme toute très manichéens, et qui manquent cruellement d’expressivité et d’épaisseur. Alors, il est vrai que le public visé est plus celui des adolescents que des étudiants en sociologie, mais il y avait une matière qu’il est dommage de ne pas avoir fait fructifier.
Loin d’être inintéressant dans l’intention, Bunny se termine comme une gentille petite histoire sur l’effort et les valeurs morales.
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