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Riposte (Christensen) Riposte

05/05/2016 4968 visiteurs 6.0/10 (1 note)

États-Unis, 1947. Luca Di Serafino est un escrimeur aussi respecté que détesté. Respecté ? Il l'est pour son savoir et sa maîtrise dans une discipline qu'il a commencé dès son plus jeune âge sous l'égide de son grand-père, Giogio, à Livourne. Mais ne concevant pas que l'on puisse galvauder un art auquel il a voué sa vie, il en est hautain, blessant, voire méprisant. À tel point que son attitude et sa manière de traiter son prochain en font un homme haï par la plupart des gens qu'il côtoie. Son aura lui a tout de même permis d'obtenir le poste de responsable des combats à l'épée dans plusieurs super-productions hollywoodiennes. Pour la dernière d'entre elles, « Les Larmes de la nuit », il a pris en grippe l'un des acteurs et il est bien décidé à lui faire perdre sa place. Mais à force de se faire des ennemis partout où il passe, Luca s'expose, tôt ou tard, à des représailles. Un mari jaloux, un adversaire humilié, un collaborateur tancé ou, pourquoi pas, quelqu'un surgi de son passé, plutôt trouble si l'on en croit la rumeur...

Dan Christensen s'offre un petit plaisir avec cet album : sous couvert d'une histoire policière assez classique, au doux parfum des années quarante, il invite à une plongée dans un monde qu'il connait bien, celui de l'escrime. Pratiquant depuis l'adolescence, il en profite pour faire découvrir une activité rigoureuse et exigeante, autant physique que mentale.

Si le scénario démarre sur un rythme assez tranquille, le suspense monte habilement pour faire basculer totalement le récit dans le polar dès la fin du troisième chapitre. Méticuleusement, les indices sont semés et les fausses pistes lancées. À mesure que Di Serafino prend lentement conscience du piège dans lequel il est tombé, le lecteur en apprend un peu plus sur sa vie en Italie et les raisons qui l'ont poussé à émigrer. À l'aide de flash-backs, on découvre comment, dans une famille d'épéiste où l'honneur n'est pas qu'un simple mot, le jeune Luca a dû trahir les enseignements reçus pour accomplir ce qu'il pensait être un devoir.

Graphiquement, le dessinateur marie ses différentes influences avec bonheur : un trait d'inspiration ligne claire associé à un format et un découpage proches du comics pour la mise en page. Le choix de colorisation, toute en nuance de gris, renforce quant à lui ce côté cinéma d'époque. Le résultat est plaisant et les 160 planches se lisent d'une traite. On pourra, toutefois, trouver certaines cases un peu statiques même si, dans l'ensemble, les scènes de combat sont bien traitées grâce à la qualité exemplaire des angles de vue et de leur lisibilité.

Hommage rétro à l'une de ses passions, Risposte aura demandé sept années de travail et de patience à l'auteur. S'appuyant sur un financement participatif (via la plate-forme Sandawe), Dan Christensen signe un titre plein de rebondissements et bien construit qui plaira au-delà des adeptes de ce sport.

Par M. Moubariki
Moyenne des chroniqueurs
6.0

Informations sur l'album

Riposte (Christensen)
Riposte

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L'avis des visiteurs

    minot Le 07/03/2017 à 01:12:50

    Si l'intrigue de ce polar est assez banale, elle est en revanche bien construite, ce qui fait qu'on suit cette histoire avec un certain plaisir. D'autant que pour une fois, il est plaisant de constater que le personnage central de ce récit est loin d'être un "héros" au sens classique du terme, tant il est antipathique.
    Quant à l'aspect graphique de cette BD, la sobriété du dessin (ligne claire) et de la colorisation (dans les tons gris seulement) me semblaient peu engageants de prime abord, mais je les ai finalement trouvés très bien adaptés à cette machination qui conjugue milieu hollywoodien d'avant-guerre et monde de l'escrime.
    Une lecture fort plaisante au final !

    chtiwally Le 18/10/2016 à 19:38:31

    Un très bon polar avec un héros pas si blanc et des passés pas si loin qui ne se laissent pas oublier...

    canarenchaine Le 05/05/2016 à 18:02:30

    Bon polar avec une intrigue plutôt bien menée. Le "héros" n'est pas particulièrement sympathique et son passé moins reluisant que ce qu'il veut faire croire va lui revenir façon boomerang.
    Mais cette bd est à lire car son originalité vient des scènes d'escrime parfaitement dessinées, du découpage et du choix de la colo en nuances de gris.
    L'éditeur, c'est Scutella (pas Sandawe), une petite boîte d'Angoulème qui a choisi une couverture agréable au toucher et un format facile à prendre en main.