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n 1932, alors que l’Amérique est frappée par une crise économique sans précédent, un petit groupe mené par Sheldon Sampson met le cap sur une île qui n’apparaît sur aucune carte, mais qui hante les rêves du charismatique leader. Sur place, les membres de l’expédition acquièrent des pouvoirs surhumains qui changeront à jamais la face du monde et des États-Unis en particulier…
En 2013, la descendance des Sheldon n’est pas vraiment encline à assumer l'héritage de leurs parents, préférant profiter de leur statut de stars, plutôt que de mettre leurs capacités au service de l’humanité. De plus, parmi les anciens, l’ambiance n’est pas non plus au beau fixe, car, la majorité des menaces ayant été définitivement neutralisées, les opinions commencent à diverger concernant leur rôle au sein de la société…
Mark Millar (Kick-Ass, Wanted, Nemesis) adore s’attaquer au mythe super-héroïque et remet le couvert à travers les cinq premiers épisodes de cette saga dessinée par Frank Quitely et mise en couleurs par Peter Doherty. Les super-vilains ayant pour la plupart été éradiqués depuis des années, le scénariste écossais confronte tout d’abord ses héros à des problèmes qui ne peuvent pas toujours se résoudre par la force. Pointer du doigt l’attitude non-interventionniste de "super-slips" qui se contentent de faire face aux périls surhumains alors que les problèmes majeurs de la société actuelle se situent notamment au niveau politique, environnemental, économique ou social, n’est pas nouveau. Ce postulat de départ permet néanmoins d’ancrer le récit dans les réalités de notre époque.
Mais ce n’est pas tout, car les sujets hors normes vieillissants de Millar doivent également faire face à des tensions familiales importantes, ainsi qu’à un conflit générationnel particulièrement intéressant. L’auteur ne joue plus uniquement la carte de l’action et ne se contente pas de s’attaquer aux codes du genre avec l’irrévérence et le cynisme dont il a déjà souvent fait preuve. Il prend également le temps de développer ses personnages sur trois époques. En brossant le portrait d’une progéniture irresponsable et en mal d’objectifs, qui verse dans les excès en se contentant d’exploiter une célébrité non-méritée, il livre un récit finalement très humain et particulièrement réaliste, centré sur les états d’âme d’une famille composée de membres extra-ordinaires qui se déchire au fil du temps.
Les transitions elliptiques un peu brusques induites par le choix de narrer les destinées super-héroïques sur plusieurs générations en seulement cinq chapitres pourront certes frustrer certains lecteurs. Mais l'exercice profite au rythme de lecture, soutenu, et à l'intrigue qui multiplie les rebondissements surprenants. Ajoutez à cela un Frank Quitely, dont le dessin allie une nouvelle fois élégance et puissance, et vous obtenez un album absolument indispensable à tout fan de comics.
Si une suite est prévue, notons également l’existence d’un spin-off intitulé Jupiter's Circle, qui se déroule avant la série originale et qui revient sur les débuts super-héroïques de Sheldon Sampson et de ses camarades.
Le début paraissait assez passionnant à suivre avec l'ancienne époque où comment des hommes ordinaires ont réussi à trouver une île extraterrestre et acquérir de précieux pouvoir afin de sauver les Etats-Unis de la Grande Dépression économique puis de la Seconde Guerre Mondiale.
Par la suite, cela va se gâter un peu avec la progéniture de ces super-héros qui ont vaincu tous les ennemis de l'Amérique triomphante. Il est clair que la jeunesse s'ennuie et nous avec.
Il faut bien avouer que le schéma reste toujours le même comme par exemple l'oncle félon qui corrompt le neveu de tuer le père soit une autre variation du roi Lion. Le style graphique reste assez personnel et je ne l'ai pas trop aimé avec son effet très épuré. Bref, du déjà lu et en mieux.
Attention événement ! Mark Millar est désormais une figure familière du monde des comics avec des séries à succès fréquemment adaptées au cinéma. Sa dernière création est pourtant partie pour être un séisme semblable à la sortie du Watchmen d’Alan Moore dans les années 80, excusez du peu ! Avec son acolyte Frank Quitely (vu notamment sur All-star Superman), il ambitionne de produire une relecture du mythe des super-héros, de leur apparition à leur disparition en lien avec la société humaine et la question du contrôle et de la sécurité. Des thèmes devenus fréquents depuis le Dark Knight de Miller ou le Kingdom Come d’Alex Ross. Outre la qualité du dessin et du traitement radical (ça saigne chez Millar, bien loin du comic code Authority), la grande claque vient de l’introduction d’une critique virulente des politiques économiques libérales dans le comic, rejoignant les thèmes très politiques du grand Watchmen. Un vent de fraîcheur apporté par le britannique pour des planches qui se dévorent de bout en bout en attendant impatiemment la suite. La barre est mise très haut… et c’est tant mieux !
A lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2017/08/08/jupiters-legacy/
Une œuvre magistrale : Millar aborde l'apparition des super-héros et de leurs pouvoirs ainsi que leurs effets sur l'Histoire et leurs héritiers conjugués avec tous les problèmes que le monde rencontre actuellement.
Le scénario est réglé au millimètre. Pas de fausse note ni de temps mort. Les personnages sont très bien élaborés. On s'y attache, car au fond, ils nous ressemblent. Du très très bon travail d'écriture !
Côté graphique, je ne suis pas un grand fan de Quitely mais son dessin est très structuré et il apporte aux personnages beaucoup d'expressivité et d'émotions. Mention spéciale à la mise en couleur qui selon les situations crée un contraste avec les événements.
Un très très bon comics, à lire d'urgence !
Mark Millar revient avec sa nouvelle série super héroïque. Si l'auteur nous a habitué au meilleur (Kick-Ass ; Superior) comme au pire (Nemesis ; Super Crooks) dans ce domaine, soyez en sur, Jupiter's Legacy est une réussite à tout les niveaux.
Que ce soit au niveau des personnages ou de l'univers dépeint, tout est excellent. Ajouté à cela que nous sommes pris dans un tourbillon scénaristique exceptionnelle, et les intrigues mise en place sont haletantes.
Un excellent début de série
Indispensable pour les amateurs du genre.