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rès tôt, le jeune Saladin a désiré suivre les pas de son père et de son oncle au service de l’émir d’Alep. Comme celui-ci, il a compris que l’Orient doit se défaire des visées nombrilistes et s’unir autour de la défense de l’islam contre la présence des Francs. Il va faire ses preuves en Égypte et, une fois les païens et les chiites repoussés, il y bâtit le socle de sa puissance et de son aura.
Comme les auteurs le disent dans le making of, raconter la vie de Saladin est l’occasion de plonger dans les péripéties hautes en couleurs de « l’histoire-bataille ». Évidemment, le peu d’informations qui nous sont parvenues - et qui, de plus, s’entremêlent avec la légende de souverain musulman idéal que ses biographes ont cherché à transmettre - sont du pain béni pour l’imagination d’un scénariste. Dans un monde organisé autour de la guerre, Mathieu Mariolle dispose ainsi d’un cadre et d’une figure forte pour raconter une vie qui surpasse beaucoup de récits d’aventures romancées. En conteur expérimenté, il apporte un éclairage intéressant sur un héros de la culture musulmane - guerrier et stratège accompli – en embarquant le lecteur dans une épopée violente, pleine d’intrigues et de rebondissements. Le dessin réaliste de Roberto Meli soutient agréablement le propos. Il livre des planches fluides, sachant jouer des différentes ambiances du récit.
Saladin offre un propos instructif et distrayant sur la destinée d’un homme qui a impacté l’Orient comme l’Occident.
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