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lors qu’Excalibur continue d’attiser les convoitises de tous les assoiffés de pouvoir de la contrée, de sombres nuages s’amoncellent sur l’île de Bretagne… À commencer par les sinistres visées de l’évêque Patricius, fédérant peu à peu les rois de la province celte contre Avalon et ses enchantements. Toujours aussi ambitieux et brutal, le roi Luchar est prêt à toutes les alliances pour satisfaire ses appétits. Quant au dieu cornu Cernunnos, il représente un danger bien plus immédiat que Merlin va s’employer à circonscrire.
Tout s’accélère dans ce quatrième opus – la série devrait finalement compter six tomes –, et les intrigues qui jusqu’ici se développaient en parallèle commencent à converger, même s’il serait hasardeux de prédire comment tout cela va se dénouer au vu de la somme de périls menaçant l’avenir du Royaume. Ce qui est certain, en revanche, c’est que la maîtrise narrative des auteurs vient encore de monter d’un cran dans cet album, qui maintient constant l’intérêt pour l’histoire tout en creusant davantage les personnalités des protagonistes. Un sillon d’autant plus profond que le graphisme est à l’unisson, jouant des ambiances chromatiques pour renforcer l’impact émotionnel, alternant les larges panoramas spectaculaires et les plans serrés sur les héros, exploitant les changements de rythmes.
Centrée sur l’affrontement entre un monde baigné d’une féerie s’étiolant peu à peu et une modernité conquérante et ravageuse, cette exploration en profondeur des prémisses de la légende arthurienne n’en finit pas de surprendre par sa qualité sans cesse confirmée.
Mais quelle claque, à chaque nouvel opus de cette formidable série BD sur Merlin, Excalibur et toute la faune qui composera par la suite le roman d'Arthur et les chevaliers de la Table Ronde.
Formidable histoire, formidable dessin.
La BD d'aujourd'hui est souvent décevante, par rapport aux chefs d'oeuvres du passé (50s à 70s), mais ce genre de série redonne foi en l'avenir.
Istin a déjà tout raconté sur les légendes arthuriennes, au risque de lasser.
Il a gardé le meilleur pour la fin, avec ces chroniques qui dépassent en tout ce qu'il a produit jusque là dans ses autres séries sur le même thème.
Un chef d'oeuvre, tout simplement.