Klaw 5. Monkey

D eux ans ont passé depuis les événements se déroulant en Chine. Arrivé à Paris, Ange a changé. Il a mûri et ne croit plus en l’être providentiel. Il ne veut plus changer le monde et s’est apaisé en trouvant des partenaires pour trois de ses quatre Dizhis. Il se comporte comme un être normal, enfin, presque. Son amour de la justice le pousse encore à quelques actions discrètes, il n’est plus question de sortir la cavalerie. Malheureusement le clan Tomassini et Oswald Jones, l’ancien agent d’Interpol, sont bien décidés à le retrouver. De plus, la présence d’un cambrioleur à l’agilité plus que naturelle dans la capitale française va le pousser à mener sa petite enquête et à se faire remarquer.

Le tome précédent permettait de rompre les derniers liens avec l’enfance et l’adolescence. Voici maintenant un jeune homme plus équilibré et assagi. Même si on a encore peu d’informations sur les nouveaux coéquipiers avec qui il partage ses Dizhis et ce que cela va apporter aux prochains récits, cet aspect est plutôt une bonne idée, évitant de traîner trop longtemps ce « super-héros » bodybuildé de pouvoirs surnaturels. L'évolution du personnage a le mérite de donner un nouvel élan à la série. Par contre, que l’on se rassure, Ange n’a rien perdu de son charme « animal » qui lui offre charisme et attractivité auprès de la gent féminine. L’humour est toujours présent dans les dialogues et Antoine Ozanam profite, dans ce qui peut sembler être un vrai début de cycle, pour tisser une toile de mystère avec l’arrivée d’un curieux policier. Au rayon des points qui ne changent pas, il y a le graphisme de Joël Jurion. Carrefour d’influences, son dessin est toujours vif et agréable. S’adaptant au rythme de la narration, son découpage et ses cadrages sont efficaces, même s’il n’a pas ici l’occasion de se lâcher, l’action débridée et les combats étant moins présents dans cet opus.

Un nouvel opus convaincant pour cette série qui modifie ici un peu sa trame sans pour autant perdre son identité. Et, pas d’inquiétude, avec ce qui se met en place, il n’est pas trop risqué de penser que cela va prochainement tanguer fort.