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’ordre du Talion réunit commerçants, négociants et autres banquiers Il règne par la puissance financière mais aussi par l’espionnage, le chantage et même le meurtre. Il est de tradition que les membres du Talion offrent à la Loge Noire le sixième fils d’une fratrie né le sixième jour du sixième mois pour devenir un assassin. Ordo a cette chance et, le jour de ses six ans, il est confié à maître Abekash. La formation est rude et très peu d’enfants parviennent à survivre. Ordo est de ceux-là et il est même considéré comme doué. Pourtant, il n’a jamais oublié qu’on lui a volé sa vie pour être transformé en un tueur sans âme. Tout bascule lorsqu’on lui demande de supprimer un autre exécuteur de l’ordre : le temps de la vengeance est arrivé.
Après la réussite du premier tome, il était assez logique de se demander comment Nicolas Jarry allait pouvoir proposer quelque chose soutenant la comparaison, d’autant plus que toutes les histoires de la série sont annoncées conçues sur les mêmes ressorts : la relation au père et au reste de la communauté. Eh bien, le scénariste fait de nouveau très fort. Aucun sentiment de redite ne ressort à l’issue de la découverte de ce second opus. L’attirance que l’on peut éprouver pour Ordo sera sans doute différente de celle ressentie pour Redwin, mais ce personnage n’en demeure pas moins marquant. Il bénéficie de l’intimité conférée par l’utilisation d’une voix-off jamais pesante et de l’ambivalence née de la justesse de son ressentiment et de la noirceur du nain qu’il est devenu. Avec des flashbacks bien gérés (et facilement identifiables), la narration est efficace, installant très vite un climat de colère qui ne cessera de grandir jusqu’à l’explosion finale. L’intérêt du récit réside aussi dans le fait qu’il se déplace très vite d’une haine au père à une remise en cause de l’ordre social et du poids des traditions, permettant ainsi de pénétrer dans les coulisses pas très ragoûtantes du peuple nain.
Un fois encore, le plaisir de lecture doit beaucoup à la prestation du dessinateur, en l’occurrence Stéphane Créty. Ses personnages sont fort bien caractérisés et s’inscrivent dans la charte graphique définie par Pierre-Denis Goux tout en paraissant un peu différents (un peu plus élancés, un peu moins massifs). C’est surtout dans la composition des planches que l’auteur s’en donne à cœur joie. Sur la base de décors évocateurs, il propose une variété de découpages et d’angles exacerbant les émotions de chaque situation, telles que la soudaineté et la violence des combats, la surprise de la victime ou la sensation de vertige avec de superbes perspectives. L’ensemble est visuellement très réussi, mais on ne pourra pas s’empêcher d’octroyer une mention spéciale aux séquences avec le dragon qui sont impressionnantes (de même que la bestiole).
Plus noir, plus désespéré que Redwin de la forge, Ordo du Talion est tout aussi captivant.
[RELECTURE]
Des trois albums du Talion qui sont sortis (l'Ordre du Talion finira par être abandonné au profit d'un Ordre qui lui est bien inférieur, l'Ordre du Malt), celui-ci est définitivement le moins bon.
D'abord, désolé, mais je ne suis pas fan du dessin de Créty. Je trouve ses visages souvent trop bizarres. Ensuite, le scénario demeure classique et emprunte carrément à d'autres séries de l'univers d'Aquilon, comme cette fameuse Loge noire d'assassins qui vient chercher des élus, presque exactement comme avec les Elfes noirs. Ou les amis qui deviennent ennemis par la force des choses. Enfin, la finale est un peu tirée par les cheveux et les révélations improbables, on a l'impression que Jarry ne savait pas trop comment démêler tout ça.
Mais sinon, l'album demeure très divertissant. Ordo est un personnage assez intéressant, lui qui ne réussit pas complètement à oublier sa famille, mais qui ne sait pas s'il les hait vraiment. Il y a des moments touchants. Sa relation avec Héba est aussi assez bien développée, et on aime les voir travailler de concert.
Ultimement, l'album demeure agréable à lire et présente une belle introduction à l'Ordre du Talion.
Second tome pour la saga Nains. Nous découvrons l’ordre du Talion et plus particulièrement sa mystérieuse loge noire. Ordo a été recruté dès son plus jeune âge pour intégrer cette redoutable organisation d’assassins faisant régner par la force cet ordre qui a la main mise sur l’économie des terres d’Arran.
Le scénario est très prenant du début à la fin avec des retournements de situation très intéressants. Le contexte et les enjeux sont parfaitement posés, ce qui permet au lecteur d’appréhender les fonctionnements des différents ordres nains. Les dessins sont moins fins que ce qu’on peut avoir sur beaucoup d’autres numéros, mais fonctionnent tout de même très bien.
Encore un très bon tome sur les nains ! Je recommande vivement cette collection.
Cet excellent album nous propose de suivre Ordo, assassin de la loge noire, bras armé de l'Ordre du Talion.
Le scénario est très original et j'ai beaucoup apprécié l'angle d'approche choisi par les auteurs, à savoir cette quête de vengeance qui aura de lourds impacts sur les tomes suivants dudit Ordre.
Encore une fois, j'apprécie le côté "social" de l'album, qui amène à réfléchir sur des questions de société.
Le dessins est époustouflant, conforté par la multiplicité des lieux visités. On découvre ainsi un univers cohérent, beau et qui paraît proche de nous.
Le scénario est imprévisible. Il y a des déchirements en chemin.
La quête que s'attribue Ordo est originale est intéressante car bien utile à l'univers.
Bref, à lire absolument !
Pas de bol pour Ordo. Il vient d’avoir six ans… Oui, et ? … Il est le sixième fils de la fratrie ? … Bon, d’accord ! Et ? … Il est né le sixième jour de la sixième lune… Ok ! Cela fait beaucoup de six. Mais encore ? …
Ce funeste présage le destinait, dès sa venue au monde, à être offert à la Loge noire de l’Ordre du Talion auquel appartient sa famille.
L’Ordre du Talion ? Késako ? … Quel pisse-lait peut ignorer ce qu’est l’Ordre du Talion ? Bien entendu, la plupart de ses membres sont des commerçants et des négociants, à la fois riches et enviés, mais aussi méprisés par les autres ordres de Nains. Et au sein de l’Ordre du Talion, il y a la Loge noire…
Critique :
Encore un petit passage par la Cité des Sang-Mêlés : « L’initiation consiste à lâcher un gosse de six ans dans les rues pleines de torche-misère de la Cité des Sang-Mêlés, un endroit assez terrifiant pour filer la courante à un seigneur de bataille constipé. »
Vous l’aurez vite compris : se voir destiné à la Loge noire quand on est un môme de six ans n’est pas vraiment un cadeau car il va vous falloir apprendre à survivre et à (beaucoup) souffrir, autrement vous allez crever… Ce qui est grosso modo le cas de 90 à 95% des malheureux gosses confiés à cet ordre d’assassins… Avant qu’ils ne soient aptes à… Heu… Je pense que j’en ai déjà trop dit… Je crois qu’on m’écoute…
Juste un détail : Ordo n’a pas apprécié le sort qu’on lui a réservé. Il en veut à beaucoup de monde… A son paternel en particulier… Il irait bien dire bonjour à sa parentèle…
Encore un magnifique scénario, très sombre. On est dans le monde du meurtre, de l’immonde… De celui qui transforme un gamin en un meurtrier contre son gré. Suivez Ordo, et vous verrez comment le talent de Nicolas Jarry transforme un gamin nain en psychopathe. En psychopathe ? Peut-être pas tout-à-fait… Voire, pas du tout ! Il tue généralement contre son gré. Sur ordre ! Et certains ordres qu’il reçoit, il ne les aime pas !
Cette fois, le dessin a été confié à Stéphane Créty qui a un trait très efficace rendant parfaitement le mouvement et les traits des personnages, qui ne connaissent en général qu’un sentiment dans cette aventure : la colère noire !
Une fois encore, les couleurs ont été confiées à Digikore Studios pour un magnifique résultat qui ne dépareille pas les dessins de Créty.
C'est le deuxième tome de la série que je lis. Ordo est un maître assassin de la loge noire, de l'ordre du Talion. L'histoire est toujours aussi captivante. Il y a des personnages qui meurent, sans avertissement. Ce genre de BD n'est pas pour les plus jeunes, car il y a pas mal d'érotisme dans ce tome, et du sang aussi. En ce qui me concerne j'adore, car c'est dramatique, et cru. Après le tome 1, celui ci me confirme dans mon choix de continuer la série.
L'assassin Nain... pourquoi pas, l'histoire de l'ordre du Talion et de sa loge de tueurs professionnels endurcis est bien implantée. Mais je dois reconnaître que j'ai des difficultés quant à l'idée de faire de ces êtres petits, lourds et trapus des maîtres de parkour (ces acrobates qui sautent de toits en toits). Le prix payé pour l'originalité me paraît élevé, mais ce casse du siècle sauce médiéval fantastique est très réussi. Le dessin également. Fidèle à son sujet, l'environnement est ici très sombre, et j'ai apprécié la fin subtile de ce tome.
Premier album de la série que je lis.
Il ressemble en effet souvent par moments à la série des Elfes noirs, mais a ceci de différent qu'il est plus rude, plus grossier, sans doute parce que les auteurs ont voulu montrer que contrairement à l'elfe Gawer, qui était un assassin qui faisait dans le raffinement, Ordo, lui en revanche, faisait moins dans la dentelle. Cette première différence est en soi importante car elle montre que vis-à-vis de la Citadelle noire et l'Ordre du Talion, qui sont deux organisations d'assassins, on en a une qui garde une certaine forme d'éthique (un peu comme la mafia italienne qui garde une certaine forme d'élégance lorsqu'elle pratique le meurtre) et une autre qui rentre dans le tas direct, sans chercher à faire propre.
Outre ce petit détail, le reste de l'histoire n'en reste pas moins appréciable, car approfondi et recherché. Le vocabulaire est expressément travaillé pour justement conférer une certaine authenticité à l'oeuvre. Certains dialogues sont eux aussi travaillés, ce qui nous encourage à davantage croire dans le vécu d'Ordo.
Le thème du maître qui se rebelle contre ses apprentis semble être toutefois le seul élément sur lequel on pourrait pinailler étant donné qu'on nous a déjà fait le coup dans la série des elfes assassins. Mais en dehors de ça, le déroulé des événements reste assez original, et c'est plaisant à voir.
J'ai particulièrement bien aimé la fin, où on découvre que finalement ce qui fait la force de l'organisation du Talion, c'est la masse de documents qu'elle possède pour faire chanter tous ceux qui résisteraient à ses desseins. Beau parallèle avec la NSA et les services secrets américains qui, grâce à toutes les infos qu'ils ont pu collecter dans le monde, sont capables de faire chanter aujourd'hui n'importe quelle personne du moment que celle-ci les intéresse.
Je conseille en tout cas cette BD si vous voulez débuter l'aventure des Nains. C'est la première par laquelle je suis passé et je ne le regrette pas.
C'est une BD qui me fait penser à Elfes noirs, donc c'est une BD qui retrouve ce sombre avec de la tristesse et de la vengeance, les dessins sont toujours aussi beaux, ce tome 2 est le premier qui était très intéressant, pour moi elle est à lire absolument en plus du tome 1 : 4/5
Une bonne histoire de plus dans l'univers des "Terres d'Arran", avec un scénario et des dessins toujours de qualité (même si certaines cases "oublient" de temps à autre qu'un Nain qui se respecte à un aspect repoussant (sale tronche, petite taille, grosses paluches...) et un langage fleuri que l'on ne retrouve pas dans cet album).
Un bon album mais qu'il ne faut absolument pas lire de la même manière que Redwyn de la Forge.
Là où on avait, avec l'album précédent, le récit du parcours d'un jeune nain, avec ses ambitions, ses désirs, ses démons, et ses passions, et surtout son évolution à travers les pages, la chose est toute différente avec Ordo.
En effet, les années d'apprentissage d'Ordo au sein de la loge sont à peine évoquées, et (spoil) son envie de se venger et de détruire le Talion n'est pas amené progressivement : le personnage d'Ordo reste très mystérieux (à la fois avec ses alliés et ses lecteurs ^^) sur la réelle raison de sa folle ambition. De la même façon, la mise en contexte est très brève (peu d'infos sur le Talion et la Loge). Ainsi, ni le personnage ni l'univers ne se trouvent au centre du récit : ce qui fait le coeur de l'histoire, c'est l'action en elle-même.
Ordo du Talion est donc un album certes bien moins solide que Redwyn de la Forge, mais qui bénéficie d'une action plus dynamique et plus intense. Même si la motivation secrète d'Ordo a beaucoup de sens, et même s'il peut, de ce fait, apparaître sympathique au lecteur, on voit bien que le but n'est pas de créer un personnage profond et touchant, mais plutôt de captiver la lecture dans une intrigue rapide et efficace. De ce fait, la lecture de cet album semble bien plus rapide que celle du précédent.
Enfin, on pourra cependant noter deux points curieux :
- le dessin tend un peu à faire oublier que les personnages sont des Nains. Mais peut-être est-ce lié à la morphologie spéciale des nains du Talion, qui sait? ^^
- le parcours du héros est à peu de choses près le même que celui du héros assassin Elfe Noir (son nom m'échappe). Pourrait-on imaginer une future rencontre entre les deux (comme Redwyn est apparu dans le T11 de Elfes)?
Après un premier tome très bon, le scénario du tome suivant est moins fouillé (comme souvent avec ce genre de séries de one shot, malheureusement), plus brouillon, moins prenant, moins mis en valeur par le dessin clairement en dessous du premier tome (sur ce dernier point, je m'en doutais, vu la pointure du dessinateur du tome 1). J'en attendais mieux du même scénariste. Au final, c'est honnête, sans plus.
Moins bon que le 1er tome.
L'histoire se lit bien, mais... je n'ai pas aimé qu'après un dizaine de tomes (série Elfes et Nains) dans cet univers, nous apprenons que les nains ont une école d'assassin (elle est bien bonne celle là) et que l'ordre du Talion est un ordre hyper puissant qui contrôle les grands de ce monde...