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ernier, ou plutôt avant dernier avant le blanchisseur, dans la hiérarchie des métiers traditionnels des westerns, le croque-mort a rarement le beau rôle. Même sans chapeau haut-de-forme et aucun vautour planant autour de lui, Stern n'échappe pas à cette mauvaise réputation. Il arbore le costume noir de circonstance et est évidemment honni par tous les habitants de Morrison, Arkansas. Mais bon, il est indispensable. De plus, il sait être discret et est toujours prêt, contre quelques billets, à rendre service. Charles Bening, son « client » du jour, a trépassé dans les bras d'une fille du boxon local. Une mort naturelle qui arrange tout le monde, du shérif à sa veuve. Pour le fossoyeur, c'est juste une tombe de plus à creuser, pourtant il y a des mais : des indices suggérant une autre cause à ce trépas, un beau-frère oublié qui apparaît et de vieux souvenirs douloureux de la Guerre de Sécession qui resurgissent. La curiosité est un mauvais défaut Monsieur Stern !
Pour Le croque-mort, le clochard et l'assassin, Frédéric Maffre a concocté pour son frère Julien un scénario noir à souhait. Après une mise en abyme violente et subite, l'action se transpose dans un Midlewest quasiment bucolique, alors qu'une journée de labeur commence pour le héros. La psychologie de ce dernier, à l'instar de celle de tous les protagonistes, se révèle très rapidement à multiples facettes. Cette série de portraits très fouillés proposée par le scénariste sonne juste. Une fois ces jalons posés, l'histoire se déroule en une série d'affrontements terribles entre ces fortes têtes marquées par un épisode commun et sanglant du passé. Il n'y est pas question de gagnant ou de perdant, seulement de survivant et, naturellement, de deuil. Malgré ces sombres prémices, la lecture de l'album s'avère prenante et passionnante. En effet, le ton maîtrisé et la qualité d'écriture sont plus qu'au rendez-vous et rares seront les lecteurs à deviner qui de ces hommes et femmes sortiront indemnes de cette série d'événements dramatiques.
Graphiquement, Julien Maffre possède un excellent coup de crayon. Posé et bien en place, son trait est précis. Cette précision est mise à l'épreuve avec succès dans les nombreuses séquences de dialogues. Le dessinateur réussit à gérer la tension des échanges verbaux tout en les intégrants dans un cadre plus général. À ce propos, sa reconstitution de cette bourgade américaine est impeccable et pleine de vie.
Se joignant à des titres comme Undertaker ou Texas Cowboy, Le croque-mort, le clochard et l'assassin souligne avec brio la énième renaissance de la légende de l'Ouest version bande dessinée.
C'est à partir d'un fait réel, le massacre de Lawrence en 1863, que va s'articuler le scénario sur la vengeance d'un enfant devenu adulte.
Comme Jonas Crow dans la série ''Undertaker'', EliJah Stern est secret et solitaire. Comme Crow, il s'est fait croquemort au Far-west (l'ouest du Mississippi).
Contrairement à Crow, Stern n'est pas un fort à bras qui bataille au fin fond du Far-west contre des mineurs, des cow-boys, des amérindiens et des tueurs. C'est un instruit qui semble être à contre-emploi.
Il exerce en 1882 dans un village du comté de Coffey au sud-ouest de Kansas City. L'histoire s'oriente rapidement vers le polar avec une enquête policière ayant pour cadre les codes du western.
pour:
On assimile vite la vie de ce village avec l'alcoolique inévitable (tel Jimmy Mac Clure dans la série Blueberry), le saloon et les prostituées qui vont avec, la prison et le shérif buté qui va avec, le cimetière et le croque-mort qui va avec...
Les personnages sont reconnaissables autant par leurs apparences que par leurs personnalités. La palette de couleurs convient bien aux codes du western et me rappelle la série ''Comanche'' sur certaines pages.
Un dessin agréable avec un trait nuancé et incisif malgré quelques petites imprécisions et quelques inégalités.
contre:
Certains passages sont traités trop rapidement et le scénario fini avec un manque de développement. Comme si le dénouement manquait de profondeur par manque de pages.
Tout commence au Kansas, en 1880. Elijah Stern, croque-mort de son état, mène une vie tranquille et plutôt solitaire. Un jour, on vient le chercher pour qu’il pratique une autopsie sur le cadavre d’un homme retrouvé mort dans un bordel. Ce n’était pas prévu comme ça mais notre homme accepte. Pendant l’examen, il découvre que l’homme n’est pas mort de mort naturelle. L’enquête commence mais Stern ne va pas tarder à comprendre que son passé, à lui, est étroitement mêlé à cette histoire. Introverti, humble et sobre, Elijah Stern est un croque-mort hors du commun. On pourrait dire : décalé comme s’il se tenait volontairement à distance d’une histoire qui le concerne directement. S’il a bien une silhouette longiligne reconnaissable de loin, il est cultivé et aime les livres. Le scénario est prenant, bien construit, surtout dans le tome 1 qui installe le cadre et les personnages. Tous les codes du western sont là à quelque chose près. On a envie de savoir qui est vraiment cet undertaker, personnage principal d’une histoire – ce qui est plutôt inhabituel.
L’ambiance de l’Ouest américain est vraiment bien restituée par les dessins précis et détaillés même si la mise en couleurs est un peu irrégulière en qualité. Quoi qu’il en soit, Stern est une très bonne série. Je mets juste un petit bémol sur les autres tomes, moins créatifs, et sur certaines accélérations du scénario qui nous privent du développement de certaines scènes. A lire sans hésitation.
Un western bien sympa, qui se lit facilement. Une intrigue pas compliquée mais bien ficelée, un dessin agréable malgré quelques petites imprécisions et un personnage central à la personnalité un peu étrange, ce qui change un peu des habituels clichés. On y trouverait même un petit coté manga. Vraiment pas mal, même si j'ai préféré la série UNDERTAKER (scénarios plus sombres et dessins réalistes plus impressionnants).
Quand je lis certains avis, je me dis que les lecteurs ne sont quand même pas très exigeant dans leur lecture.
Je viens de terminer cet album et franchement l'intrigue n'est quand même pas super bien ficelée. Notamment ce final qui n'est pas à la hauteur, pas assez fouillé et manque de précision.
Cela manque d'écriture, c'est trop elliptique! Dommage.
Quant au dessin, pas mal de défauts, d'erreurs et parfois grossier par endroit. Peut mieux faire et pas convaincu pour ma part.
Un excellent western qui garde les codes du genre mais qui à le mérite et l'intelligence d'y mêler une enquête policière le tout sous un font de règlement de compte d'après guerre. L'ensemble est très bien mené malgré que l'on se doute assez rapidement de l'issu de l'histoire. Les décors simples mais très atypique et la palette de couleurs très claire ne font que renforcer l'immersion dans ce western de très haut niveau.
Derrière un titre à rallonge à la Sergio Leone (titre mal choisi à mon avis), se cache une bande dessinée assez atypique.Je m'attendais plus en effet à un western alors que le lecteur est plongé dans une enquête policière ayant pour cadre tout de même les codes que l'on retrouve dans un western. Tout y est: le saloon,les prostituées, le shérif buté, jusqu'au croque mort (personnage bien à la mode en bande dessinée depuis un moment avec "Undertaker" édité aussi 2015), en passant par le copain alcoolique, si cher aux film de John Ford. Par contre ici, pas de grands espaces à l'horizon, non mais tout simplement le huis clos d'une ville,avec son cimetière, sa prison, son saloon.
Cette intrigue, très bien illustrée, ne manque pas de rebondissements. Comme certains l'ont écrit ici ou là, j'ai été un peu gêné par le côté contemporain de la veste de "Pretty boy", qui tranche avec l'aspect sobre et classique des autres personnages, mais ce n'est qu'un détail.
Ce one shot est vraiment d'une très grande qualité et a la mérite de renouveler le genre, avec "Undertaker" et" Sykes", parus la même année.
Le cultivé, le mélomane et le joli garçon, telles sont les véritables identités des personnages de cette histoire de représailles sur fond de guerre de sécession. Le conflit américain a fait énormément de morts et le traumatisme engendré par celui-ci provoque encore beaucoup de dégâts. C'est à partir d'un fait réel peu glorieux, le massacre de Lawrence, que va s'ourdir la vengeance d'un enfant contre le tueur de sa mère. Les vicissitudes de la vie et surtout les cicatrices indélébiles que laissent une guerre transforment irréversiblement la personnalité d'un être du côté obscur. C'est dans cette souffrance que les frères Maffre nous livre un album remarquable où les protagonistes de cette aventure sont le croque-mort, le clochard et l'assassin !
Et encore un superbe Western mais qui cette fois sort des sentiers battus. Un croque-mort a mille lieux de notre "Undertaker" préféré et désormais célèbre : Jonas Crow. Un meurtre dans une petite ville du Kansas l'a fait basculer dans un thriller dont l'ouest Américain à le secret et où le suspens est de mise. D'excellents dessins pour couronner le tout, ce qui nous donne un album original à découvrir sans attendre !
Excellent !
Des personnages originaux, une vraie histoire, un décor typique et un dessin enchanteur !
Pour moi cet album est mille fois mieux que le tome 1 de la série Undertaker.
Li-sez-le !
Moi j'ai vraiment bien aimé encore une fois ce côté froid que l'on retrouve dès que l'ont parle de croque mort. Une jolie petite histoire bien ficelée pour un one shoot et pas bâclée pour une fois.
Je recommande vivement de le lire et j'ai découvert de nouveaux dessinateurs que je vais suivre de prêt.
Très bon album. Les personnages sont très attachants, on s’intègre vite à la vie de ce village américain avec son saloon, ses putes, son shérif et son croque-mort...
C'est une enquête policière menée par ce mystérieux Stern... je pense que la suite va nous en apprendre beaucoup sur ce croque-mort lettré...
Western exceptionnel ! Tout y est, avec l'originalité du personnage décalé en prime. En espérant que ce ne soit pas un one-shot...
Un excellent premier tome avec une histoire originale, des personnages bien travaillés et, pour moi, un excellent rythme de narration qui laisse le temps de rentrer dans l'histoire et d'essayer de débrouiller les fils de l'écheveau. Le dessin de Julien Maffre sert parfaitement le scénario de son frère Frédéric. Une vraie réussite. A ne pas manquer.
Assurément une bonne bd, bien construite et très bien dessinée. Néanmoins, et de mon point de vue, il manque un souffle épique. Non pas que je me sois ennuyé (l'ai lu d'une traite) mais j'ai parfois trouvé qu'elle manquait un tout petit peu de rythme..
Rien de grave, sa lecture restera un bon moment pour les amateurs du genre (western et polar) tant le dessin et la colorisation sont impeccables.