L
e Sar Ha Sarim a renoncé à sa foi. Abandonnant un Julius affaibli aux soins de moines tibétains, il rentre en Judée pour se servir de son aura afin d’unifier les tribus et de mener son peuple contre l’armée romaine. Mais des forces obscures veillent et renier son serment ne sera pas sans conséquences. De son côté, l’ex-général de Rome a repris à son compte la quête de son ancien maître. Qu’a-t-il trouvé dans les montagnes et au travers de ses épreuves pour changer ainsi ?
Alex Alice a déployé sa trame sur trois tomes. Il est temps maintenant de rassembler tous les éléments pour effectuer la jonction avec ce qui se passera 1300 ans plus tard (Le troisième testament). Par le biais d'une narration très cinématographique, digne des grands péplums de l’âge d’or hollywoodien, le scénariste entremêle fiction et réalité (la première révolte juive, le légat Cestius Gallus). Mélangeant héroïsme, romanesque et pouvoirs occultes, il retrace une épopée puissante et attractive. Il y est question de mysticisme, de vacillation, de renoncement, de rédemption, de blessure et d’abandon. L’histoire va crescendo jusqu’à un final où le basculement du destin des principaux protagonistes est entériné.
Thimothée Montaigne restitue parfaitement ce souffle d’aventure. À l’aide d’un encrage savamment travaillé et d'une mise en scène bien pensée, il donne vie aux ambiances et émotions qui traversent le récit, de la sauvagerie des combats aux doutes qui accablent les personnages, en passant par la douceur des moments d’intimité. Les couleurs de François Lapierre sont de précieuses alliées.
La dramaturgie est joliment maîtrisée et ce quatrième et avant-dernier chapitre a un seul gros défaut : celui de ne pas être suivi immédiatement par la conclusion de la saga.
Je ne suis jamais très objectif quand je poste un commentaire sur une BD dans laquelle Alex Alice est impliqué. Le dessin est dans la continuité de l'oeuvre d'Alice, il ne fait pas défaut, l'encrage est magnifique. Point de vue scénario, j'avais eu un peu de mal à rentrer dans les trois premiers tomes du Troisième testament version Julius mais le dessin m'emportait néanmoins à la fin du troisième opus. Ici, c'est différent, le dessin est toujours superbe mais le scénario a repris ce petit quelque chose qui manquait aux précédents tomes. Je retrouve les sensations que j'avais eues lors de la lecture du premier quadriptyque, c'est donc plus qu'encourageant pour la suite !!! A savourer sans réserve
Derrière une belle couverture d'Alex Alice annonçant la révolte des juifs, on retrouve les dessins de Montaigne. Ils ont gagné en précision, le trait est fin, les décors soignés et le lettrage agréable. Quant aux couleurs, elles sont excellentes. La qualité est donc au rendez-vous, à l'instar du premier tome et ses illustrations doubles pages.
Le scénario ésotérique est solide avec des trames narratives qui se concluent avec talent, comme la fin de la quête de l'orient. D'autres trames naissent, le nouveau Messie est devenu un stratège alors que Julius, le Prophète rentre vers la Judée. La conclusion de ce tome est forte et annonce une suite très intéressante.
L'histoire continue avec deux "messies" ... un qui sait qu'il est le messie sans le mériter (Sar Ha Sarim) et l'autre qui devrait être le messie mais qui ne le veut pas (Julius)...
Sar Ha Sarim est emporté par la folie des grandeurs après sa victoire en Judée... L'ubris entraîne sa chute... On ne défi pas l'Empire impunément...