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ne équipe de scientifiques de haute volée se réunit au milieu de l’océan, avant de plonger dans les profondeurs vers une base ultra-perfectionnée, à la recherche d’un cri venu des abysses. Ils y découvrent la raison de leur venue : une mystérieuse créature, aussi dangereuse que passionnante, dont les origines pourraient en apprendre beaucoup sur notre passé et, qui sait, peut-être aussi sur notre futur.
Après s’être fait remarquer sur des séries existantes (Batman, American Vampire), Scott Snyder et Sean Murphy se réunissent de nouveau sur une création originale. En anglais, le terme "wake" a plusieurs significations : l’éveil, la veillée funèbre et, enfin, le sillage que laisse à la surface de l’eau le passage d’un bateau. Et, effectivement, ce récit tient un peu de tout cela. À la fois conte horrifique et mythologique, cette histoire teintée de science-fiction s'ouvre sur trois époques différentes, chacune livrant ses propres clés de compréhension.
Rappelant tour à tour Abyss, Alien ou l’ambiance post-apocalyptique d’un Waterworld, The Wake offre un cocktail de genres qui aurait vite pu s’avérer indigeste, mais il n'en est rien. Les premiers chapitres, très claustrophobes, maintiennent un suspens et une tension omniprésente, tandis que les suivants s’envolent vers des contrées que Scott Snyder connaît bien : celles d’un mystère qui se décante au fur et à mesure des pages, se dirigeant vers un final aux révélations aussi ambitieuses que réussies. Sur ce point, l’auteur retrouve sa maîtrise de la narration, lui qu’on croyait affaibli ces derniers mois avec un dernier cycle de Batman en dessous des débuts fracassants de la série. L’ambivalence des personnages assure un huis clos infernal, même si, comme à son habitude, Snyder propose des héros un poil caricaturaux et une intrigue parfois un peu trop alambiquée.
L'histoire est magnifiée par le coup de crayon de Sean Murphy, l’un des dessinateurs les plus populaires du moment. Son trait clair, qui pourrait paraître brouillon aux yeux de certains, lalors qu'il est en réalité d’une précision chirurgicale, sert un univers riche et cohérent. Ses noirs sont par exemple très bien utilisés, ajoutant une oppression certaine à ses allées étroites et obscures, à ses lugubres cavernes remplies de salles des machines tout en graisse et en métal brut. Ces superbes planches sont bourrées de détails et la mise en couleur de Matt Hollingsworth s’y prête à la perfection, passant admirablement du froid au chaud.
De son côté, Urban livre son traditionnel format cartonné, de grande qualité, fourmillant de bonus. L’alliance des deux auteurs, l’originalité de l’univers, la force de l’aventure et la beauté du dessin feront oublier les défauts de l’ouvrage, à imputer essentiellement à quelques facilités scénaristiques.
4/5 pour la première partie qui propose de très bonnes idées avec cette expédition scientifique en haute mer réalisée par des personnages aux motivations divergentes, suite à la réception d'un signal sonore mystèrieux émit au quatre coins du monde, à différentes époques .
Une ambiance sombre et effrayante parfaitement mise en scène par Sean Murphy, rappellant tantôt le film "Abyss" pour le spectacle qu'offre ces profondeurs , tantôt "Aliens" sur ses courses-poursuites en lieux clos et oppressants.
2/5 pour le deuxième chapitre qui se perd dans des explications excentriques sur le dénouement, malgré un bon début offrant un environnement coloré, aéré, avec des paysages somptueux et quelques concepts intéressants de survie dans des villes englouties.
Le ton sérieux, lent et horrifique du premier chapitre à complètement disparu, laissant place à une aventure légère incroporant des personnages farfelus biens moins réalistes . A croire qu'il s'agit de deux histoires différentes.
Comme à son habitude, Scott Snyder n'arrive pas à conclure ses excellentes propositions (Wytches, American Vampire, Severed en guise d'exemple) . Ca m'embête vraiment car je suis toujours conquis par ses débuts ...
Comme beaucoup de comics, j’ai un sentiment de petit gâchis et d’inachevé à la fin. Il y a tout ce qu’il faut, niveau idées et scénario, dessins… mais ça manque de développement et de profondeur
The Wake est surtout une série extrêmement ambitieuse qui nous emmène aux confins de l'origine de l'humanité. Pour cela, il faut passer par une phase un peu amphybique avec les Sirois. Ce que l'on dénomme ainsi sont des sirènes au masculin. Le lecteur sera intrigué d'emblée par ces mystérieuses créatures.
J'ai bien aimé le fait de passer d'une époque à l'autre malgré les artifices pour faire le lien. Cependant, le récit va nous offrir un final un peu décevant. Le début était pourtant assez prometteur. Il y avait une ambiance qui ressemblait au film Abyss sur fond d'expédition scientifique sous-marine.
Au final, The Wake peine à convaincre sur le devenir de l'humanité. Pour autant, ce n'est pas franchement mauvais. C'est juste un coup d'épée dans l'eau.
Un comics d’anticipation, teinté de science-fiction et d’horreur, à vingt mille lieues sous les mers et qui revisite le mythe moderne de la créature remontée des abysses (The Wake 2013, #1-10). Publié en VO sous l’imprint Vertigo de DC Comics.
Le scénario de Scott Snyder se veut le plus réaliste possible et multiplie à cet effet les explications tout du long – jusqu’à en être par moments très bavard – pour que le lecteur s’immerge, littéralement, dans l’histoire. La première moitié de l’histoire se déroule de nos jours et ressemble à un film catastrophe de série B voire à un survival : une créature est remontée des océans lors d’un forage pétrolier, elle s’avère bien plus dangereuse que prévue et la fine équipe recrutée pour l’occasion cherche alors à tout prix à sauver sa peau. Si le gros de l’histoire est là, le scénario multiplie les flash-back à plusieurs périodes de l’Histoire et fait naitre quelques interrogations... sans apporter immédiatement les réponses souhaitées.
L’histoire a la particularité d’être divisée en deux parties fort distinctes – voire malheureusement avec bien peu de lien entre elles – et sa seconde moitié tient davantage de l’anticipation post-apocalyptique. Deux cents ans plus tard, la Terre est inondée, les créatures mi-sirènes mi-piranhas sont toujours à l’affût et une jeune femme cherche des réponses. Le récit continue à multiplier les explications (cette fois-ci sur l’origine de ces créatures, de l’Homme ou de la vie), jusqu’au sentiment de trop-plein. Qui plus est, il se poursuit sans temps mort jusqu’à la fin.
S’il s’agit assurément d’une très bonne histoire et d’un très bon moment de lecture (auquel participe grandement le dessin), le scénario souffre de son rythme effréné. Il aurait été préférable d’inclure des temps de respiration ou de faire l’impasse sur certaines idées pour simplifier le propos.
Quant au dessin de Sean G. Murphy, il est tout bonnement magnifique. Son style est brut et hyper-dynamique et accompagne parfaitement le rythme de l’histoire, le découpage est varié, l’encrage est très appuyé (à observer dans les éditions noir et blanc de Tokyo Ghost ou Batman: White Knight) et il semble aussi à l’aise sur les personnages qui sur l’abondante technologie. Tout au plus a-t-on parfois l’impression de cases surchargées par une profusion de détails, mais cela participe aussi à son style. La couleur de Matt Hollingsworth n’est pas en reste, tout en pastel avec des effets visant à la rendre la plus naturelle possible.
Une bonne histoire de science-fiction, originale et bien illustrée.
Le scénario est bon par son originalité et son rythme. Deux périodes pour illustrer cette histoire, c'est bien vu. Pour les points faibles, ça concerne la seconde période dans laquelle on peut se perdre en arrivant sur la fin. Les personnages de la première période sont bien pensés et ont, chacuns, une histoire. C'est riche. Pour ceux de la seconde période, c'est différent mais Leeward est une très bonne héroïne. Enfin, pour le dernier petit défaut, j'avoue avoir un peu de mal avec le Sirois cybernétique...
Le dessin de Sean Murphy est magnifique, comme à son habitude. Ce dessin à la fois très personnel et très expressif fourmille de détails pour illustrer cette histoire.
Toi, amateur de SF, tu ne peux pas passer à côté de cette histoire, donc lis-la, lis-la et lis-la !
Une très bonne histoire très bien ficelée, très prenante mais qui comporte plusieurs petites incohérences scénaristiques notamment dans la seconde partie. 2 exemples concret:
- Leeward dit que son équipage devra parcourir 10.000 km pour rejoindre la source du signal et quelques pages plus tard, elle dit qu'ils en ont parcouru 20.000.
- Elle dit également que le voyage durera 3 mois et un peu plus tard il a finalement duré 66 jours ( soit 2 mois )...
De plus, dans la premières partie, il y a de nombreux flasback dont une bonne partie n'ont aucun sens et aucune réponse dans la suite de l'album.
Cela ne fait qu’embrouiller le lecteur.
Mais mis à part ces petits points négatif, l'ensemble est de très haut niveau avec un dessin très sombre et une mise en couleur très marquante qui colle parfaitement a chaque moment de l'histoire.
Pour ma part, j'ai été plus captivé par la seconde partie car elle apportait au fur et à mesure de la lecture les réponse aux questions que l'on se posait dans la première partie.
Un très bon album
Une histoire d'anticipation intéressante dans les résumés, mais la lecture avec tous ces flash-backs qui arrivent comme des cheveux sur la soupe se révèle trop décousue. Sans compter que la narration est plutôt confuse par moment. Concernant le dessin, il est vraiment trop brouillon, trop "sale", trop désagréable pour moi. J'ai finalement sauté quelques pages ici et là, et ça ne m'a pas particulièrement manqué.
Et quand je lis que certains comparent cette oeuvre à du bon Christophe Bec, je me dis qu'on n'a pas du tout dû lire la même chose...
Bref, grosse déception.
Les deux artistes les plus en vogue de leur génération s'associent pour nous livrer une nouvelle limited series Vertigo, je parle bien sur de Scott Snyder (Batman New 52 ; Batman Eternal ; Batman Gates of Gotham ; American Vampire ; American Vampire Legacy ; Severed ; Swamp Thing 52) et de Sean Murphy ( Joe the Barbarian ; Punk Rock Jesus , Off Road).
La principale originalité de The Wake, c'est que le récit nous emorte au travers de deux époques distinctes coupés en 2 arcs différents.
Si le premier nous offre une mise en bouche irréprochable, il est trop vite expédié au milieu du récit et aurai mérité plus approfondissement.
Quant au second, l'histoire nous dépeint un monde post-apocalyptique très originale mais a cependant une fin un peu décevante.
Cependant le dessin de Sean Murphy n'a jamais été aussi beau et les couleurs de Matt Hollingsworth le sublime à la perfection.
Pour résumé de façon simpliste ; 3/5 pour le scénario et 5/5 pour le dessin.
The Wake est une bonne surprise mais est cependant très perfectible.