L
e phare d’Alexandrie est à l’honneur dans ce troisième tome de la série concept Les 7 merveilles. L’action se déroule en 254 av. J.-C. Kiostrates, un fidèle général au service de Ptolémée II, est chargé par celui-ci d’enquêter sur le décès apparemment inexplicable du gardien du phare : alors que ce dernier était, selon toute évidence, seul à son poste, il a pris feu et a fait une chute mortelle.
Luca Blengino a concocté pour ce volume une intrigue mêlant habilement fond historique et récit de fiction, celui-ci répondant parfaitement aux règles du thriller. En même temps qu’on découvre une société inconnue et d’une grande richesse, qui a élevé les mathématiques au rang d’art, c’est à une véritable chasse au traître que le scénariste se livre. Bien vite, les dessous d’un complot politique se font jour, mais, dans cet inextricable nœud d’intérêts divergents – voire opposés –, il est bien difficile pour un regard extérieur de lever le voile. En un tome, toutes les réponses sont pourtant données et toutes les portes soigneusement refermées, avec au passage la découverte d’une galerie de personnages intéressants. La relation se nouant entre l’enquêteur et le scribe qui l’aide à déchiffrer de singuliers parchemins est certainement convaincante, et c’est autour de ce lien que s’articule la fin – ouverte, mais pas trop.
Au dessin, le style change radicalement par rapport aux deux tomes précédents. En préface, Tommaso Bennato rend hommage à des auteurs tels que Mathieu Lauffray, Alex Alice ou Timothée Montaigne. Revendiquée, l’influence est palpable sans être étouffante. Le trait est enlevé, la mise en page inspirée et le rendu général tout à fait adéquat, comme en témoigne une atmosphère qui, de la première à la dernière planche, prend à la gorge. Les couleurs de Cyril Saint-Blancat terminent de faire de cet opus une franche réussite, avec des teintes qui mettent en lumière la démesure des décors ou, au contraire, la sensation pesante émanant des ruelles sombres.
Une bonne surprise. De quoi inviter à ne pas balayer d'un revers de la main inconsidéré tout ce qui, au départ, pourrait s’apparenter à une simple et vaste opération de marketing.
Bel album, les dessins du phare et d'Alexandrie sont des merveilles de dessin. L'histoire plaisante, crédible est très agréable à suivre. L'action est présente, rapide et j'ai dévoré très rapidement l'album. Belle réussite qui me conforte dans mon idée de suivre toute la série