I
l était une fois des taches…
- Jean-Jacques, c’est incroyable ! ON EST EN VIE !
- Et j’ai déjà envie de me suicider…
… qui chopent des tas de maladies, se demandent si la fin du monde est pour bientôt, font péter des centrales nucléaires et, surtout, ont une activité sexuelle débordante :
- On cherche un autre couple, pour faire de l’échangisme. Ça vous dirait, à Brigitte et toi ?
- Ah bin moi, quand il s’agit de baiser ta femme, tu me connais, pas de problème… par contre, Brigitte ne sera jamais d’accord : elle vous trouve trop cons, même pour lui bourrer le cul.
Voilà, ça, c’est fait. Et c’est ça, Microcosme, plein de petites taches qui s’agitent dans tous les sens, s’en prennent plein la tronche et s’en paient une bonne tranche. Un peu comme le lecteur, qui a presque honte de se marrer, par moments, parce que c’est cruel, sordide et infiniment triste, puis qui se dit ‘merde, après tout’ et qui éclate d’un rire parfois gras, parfois jaune.
Et puis c’est beau, Microcosme. Toutes ces couleurs qui éclosent, explosent et virevoltent… Et ça vit, au moins un temps, avec des regards pétillants et de larges sourires, ou des sueurs froides et des airs méfiants. Peut-être ont-ils raison, d’ailleurs, ces airs. Peut-on se relever de tant de cynisme ?
- Ah fiston, je n’aime rien tant que ce moment fugace où le silencieux crépuscule enveloppe le monde d’une sérénité emplie d’espoir…
- C’est marrant comme tout est relatif… pour moi, c’est l’heure où tu rentres à la maison pour taper sur maman.
Quelle claque en empoignant ce livre. Impossible de deviner ce qu'on va trouver dedans lorsque l'on regarde cette belle couverture. Elle est alléchante et c'est tant mieux, parce que quand on se plonge dans "Microcosme", on tombe dans un univers à la fois innocent (la simplicité du dessin est parfaite) et grave. L'humour noir et caustique y est déroulé avec application et réussite.
L'idée des tâches toutes affublées du même nom est absolument fabuleuse. Les couleurs sont belles et cet effet peinture ajoute un charme à l'album. La Genèse et la Conclusion sont très réussies également.
Second degré obligatoire pour savourer "Microcosme". Du grand Manu Larcenet, bravo !
C'est une BD humoristique adulte: non pas que l'on voie des scènes de sexe explicites, mais les sujets abordés ne sont pas à mettre en toutes les mains (suicide, nucléaire, tueur en série, racisme).
Ce sont des taches d'encre qui abordent les sujets.
Coté dessin: rien de formidable ce sont des taches, Mr larcenet a du en plus user de l'ordi pour faire de nombreux copier: coller pour ses taches.
Couleurs sympathiques, avec parfois un manque de contraste entre les couleurs de fond et la calligraphie: vu la qualité de l'impression, je ne comprends pas que l'éditeur ait laissé passé une telle erreur.
C'est drôle mais méchant.
La conclusion de Ferri est un petit bijou.