L
a vieille femme doit vite finir de confier l’histoire d’Inlandsis à Mauss, l’assaut des dieux se faisant de plus en plus puissant. Mais que cherche-t-elle vraiment en livrant ainsi son secret ? À seulement perpétuer la légende ou à poursuivre la lutte entre les immortels et leurs plus farouches adversaires, les hommes ?
Fin de ce conte nordique et sans complaisance qui raconte l’apparition du peuple Inuit sur fond de mysticisme et de fantastique. Cette allégorie de la disparition des mythes et des superstitions au profit de la science et de la soif de découverte des humains bénéficie de tout l’art narratif de Stéphane Betbeder. Alternant les événements violents et cruels avec les phases où il développe ses personnages, l’auteur compose un final prenant et empreint d’émotions.
La mise en image de Paul Frichet est à la hauteur de ce qu’a imaginé le scénariste. Dans un univers que l’on imagine blanc et assez monotone, le dessinateur offre des décors variés et envoûtants, jouant avec la lumière et une palette de couleurs vives et magnifiques. Son trait s’est encore affiné et son découpage minutieux se fait toujours plus audacieux.
Une conclusion réussie pour une série qui, derrière une trame classique, dévoile beaucoup d’originalité.
La chronique du tome 2
La chronique du tome 1
Les dessins de cette saga sont hallucinants de précision. Là où on n'imaginerait que blancheurs désertiques, Frichet fait foison de détails. Même les macareux ont des états d'âme ! Il s'écarte des formes épurées de l'iconographie Inuite pour créer un bestiaire de fantasmagorie Vaudoue, qui malheureusement, devient un peu lassant après le nième zombie anthropophage.
Mais là, si faute il y a, imputons-la au scénariste qui aurait pu épurer pour clore en deux volumes.
La deuxième partie du dernier album est digne de figurer au panthéon du 9e art, de part sa puissance émotionnelle et ses dessins superbes.