Blind Dog Rhapsody 1. Tome 1

U n guerrier aveugle chemine sur les routes en direction de la capitale. Il doit affronter des samouraïs, un troll féroce et les incarnations des neufs péchés capitaux (plus deux guest-stars) pour atteindre son objectif : défier le seigneur Daa, un tyran qui a détruit tous les ordres d’arts martiaux concurrents au sien. Un programme des plus redoutables pour un infirme, accompagné d’un raton laveur fantôme et d’une paire de seins, euh, pardon, d’une serveuse de bar aussi avenante qu’ennuyeuse.

Après avoir revisité les codes des comics de supers-héros, Erik Hanna s’attaque maintenant à ceux des shõnen mangas. On retrouve donc un jeune garçon qui n’a plus ses parents, qui est doté de capacités martiales hors normes et d’une volonté farouche d’accomplir son destin. Il doit combattre un despote et il est bien sûr secondé par son maître. Sauf que le scénariste a décidé de passer tout cela à la moulinette de la parodie. Ne cherchez pas trop le fond de l’histoire, ce n’est pas le propos. Ici, c’est la forme qui prime.

Truffé de références et de clins d’œil aux œuvres du genre, le récit est vif, spectaculaire et drôle. La naïveté habituelle du héros est parfois plus proche de la bêtise, son tuteur est un esprit réincarné en son animal totémique – normal pour un expert de l’art du raton laveur du mont Tan – et les techniques de combat ont des noms plus farfelus et exotiques les uns que les autres. L’humour potache des dialogues fait fréquemment mouche et une touche grivoise est apportée par la magnifique poitrine de Maï qui ne laisse pas le revenant indifférent. Le ton irrévérencieux s’exprime également dans le dessin de Redec. Dans une structure franco-belge, il introduit des modes de représentation propres aux mangas, non seulement via l’expressivité des personnages, mais aussi par la description des joutes. La qualité de la mise en scène est à souligner, comme dans le prologue qui donne tout de suite le ton.

Loufoque et burlesque, Blind Dog Rhapsody est l'exemple-type de la BD pop-corn. Alors, même pour ceux qui recherchent des œuvres avec plus de fond, pour une fois, laissez-vous aller : attrapez le paquet de friandises et installez-vous pour savourer cette rhapsodie.