Éric, Thierry et Andreas sont en voyage scolaire à Londres. Après avoir faussé compagnie aux profs pour se balader librement dans les rues de la capitale britannique, ils se retrouvent presque par hasard dans une boutique de jeux vidéos dont le vendeur, consterné de voir Andreas arborer un badge nazi, donne aux trois jeunes hommes un jeu particulièrement édifiant, dit-il. Il est vrai qu'il propose une immersion pour le moins terrifiante dans les guerres qui ont émaillé le cours des ans. De retour en France, les amis s’y plongent avec délectation… avant de s’apercevoir que les implications sont peut-être plus sérieuses que prévu.
Pour adapter son roman éponyme, Christian Lehmann fait appel à Antoine Carrion, lequel délaisse un temps le fantastique qui caractérisait Temudjin et L’ombre blanche pour poser le pied dans le réel. Contrairement à une couverture qui ne rend pas justice à son grand talent, les planches sont d’une belle qualité, témoignant de l’aptitude du dessinateur à se plier à des univers différents tout en préservant son style. Les passages entre réalité et virtualité sont extrêmement bien rendus et le flou qui entoure cette frontière, loin de desservir le récit, illustre le côté immersif de l'expérience… au sens premier du terme.
Bientôt, les ados seront dépassés par les conséquences de leur passion, à tel point que leur vie en sera chamboulée. Leur amitié y résistera-t-elle ? Les leçons qu’ils en tirent porteront-elles leurs fruits ? Toujours est-il que, pour les auteurs, cette plongée dans les plus grands conflits mondiaux est l’occasion de donner un véritable cours d’histoire, avec, à la clé, une morale qui, sans être trop pesante, rappelle les droits et devoirs de chacun dans une société démocratique. L’importance d’une vigilance de tous les instants est également mise en exergue pour une nouvelle génération sur qui repose l’avenir de la liberté en Europe.
Bien sûr, les adultes pourront trouver le propos parfois simpliste, tandis que les plus jeunes devront redoubler d’attention pour suivre un déroulement qui ne coule pas toujours de source. D’où la question du public cible de l’ouvrage, qui sera laissée à l’appréciation de chacun. En définitive, No Pasarán offre une lecture divertissante et sait capter l’attention des plus jeunes en utilisant un médium qu’ils maîtrisent, pour mieux les confronter à un passé qu’ils méconnaissent.
On plonge dans l'univers du jeu vidéo violent parmi des adolescents. Le scénario entretient sa part de mystère. Ce n'est pas très crédible mais on peut se laisser prendre au jeu. Il est vrai que c'est devenu une véritable addiction pour les jeunes. C'est tiré d'un vieux roman de jeunesse datant de 1996. Que le temps passe !
Le graphisme ne m'a absolument pas séduit. J'ai noté beaucoup de carences. On ne peut pas dire que cela sera le point fort de cette œuvre adaptée. Maintenant, la thématique semble intéressante. L'insigne nazie que porte un jeune est le démarrage de cette histoire qui va côtoyer le fantastique. Cela se laisse lire mais cela sera sans plus.