L
a Matriarche Bronwyn libère Celanawe de ses engagements de gardien. Il va devoir accompagner Em, sa cousine, dans les terres inconnues pour y retrouver la Hache Noire, arme hautement symbolique qui confère à son porteur l’obligation de veiller secrètement sur le peuple des souris. Le périple s’annonce des plus périlleux. Il faut commencer par franchir le grand et terrible océan et, pour ce faire, dégotter un capitaine assez fou pour oser le coup.
Trois ans séparent la sortie de ce nouvel épisode de celle de son prédécesseur. L'attente fut longue, mais cela ne suffit pas à oublier le plaisir éprouvé à la découverte des deux opus précédents. Il faut dire que David Petersen fait tout pour séduire. Sa fantasy animalière, sous ses abords enfantins et relativement classiques, se révèle une encore une fois bien plus que cela. C’est tout d’abord un univers à part entière, au contexte solidement travaillé. Ce tome permet de découvrir un peu plus ce royaume à l’aspect médiéval toujours aussi bien restitué. Vient ensuite la charge émotionnelle liée à la construction des personnages, leurs relations et l’absence de manichéisme. L’auteur ne se contente pas de joutes martiales et d’exploits hauts en couleurs. Il introduit beaucoup de délicatesse. La scène où l’on découvre la mort du fils du roi des furets ou les pages consacrées à l’enterrement d’Em sont poignantes.
Bien sûr, il faut une histoire. Celle de Celanawe démarre comme une énième recherche d’un objet mythique. Les embûches liées à ce genre d’aventures sont présentes. Cependant, l’auteur rompt la linéarité en faisant de la découverte de l’arme convoitée une simple – pas pour le héros, rassurez-vous – étape avant de dévoiler les origines de l’objet et le poids des difficultés et des renoncements qu’il représente. Véritable quête initiatique, le récit ne souffre d’aucune baisse de tension. David Petersen fait preuve d’une grande maturité dans sa narration, ne surchargeant pas ses planches de textes et de récitatifs, sachant s’appuyer sur la puissance évocatrice de son dessin. Celui-ci, toujours proche de l’illustration, paraît atteindre une forme de plénitude. Il semble plus précis, plus maîtrisé, et les couleurs sont encore plus justes et évocatrices. La traque d’Em et Celanawe par des belettes ou celle du renard par le rongeur sont particulièrement saisissantes.
Intense et beau, alliant l’épique à la sensibilité, La Hache Noire confirme la magie de cette série. Certains trouvent que la Fantasy manque d’œuvres majeures ? En voilà une !
La chronique du tome 1
La chronique du tome 2
Le scénario est assez banal et le dessin pas vraiment simple à décrypter. L'idée des souris et du complot n'est pas mauvaise en soi, mais suivre l'histoire n'est pas chose aisée. Néanmoins le déchaînement de Pierre999 est bien plus comique et grotesque que nos souris, car ce bédéphile averti (à n'en pas douter, un pro de la critique facile gratuite et improductive) tente d'éclairer nos lanternes (pauvres ignares que nous sommes). Grâce lui soit donc rendue.
@"Excessif" et "Dod" : et bien on se passera SANS PROBLEME de votre présence nuisible : pas différencier les souris ?? Mais si, de part leur habits, mais, c'est vrai, il faut un peu faire fonctionner ses neurones, vous savez, ces petits machins qui vous manquent... Eeeet noooon !! On n'en fait pas encore de greffe !! J'arrête là parce que je risque d'être censure !!
Et je rejoins les VRAIS amateurs de BD, ceux qui savent ce qu'est un graphisme, une histoire, qui comprennent la poésie et l'originalité.
Nous avons ici une BD exceptionnelle dans la totalité de son contenu : des dessins superbes, une histoire originale (et oui !!), une "Fiction pure" (Excessif, vous ne devez pas connaître ce mot !!), càd une histoire sortie de l'imaginaire du dessinateur... Donc, qui n'existe pas (compris : qui-n'existe-pas !!!, I-MA-GI-NAI-RE !!)... Pas besoin d'en dire plus ! Encore et encore !