L
e Bouncer a évité le pire puisqu’il est toujours en vie. Après quelques difficultés, somme toute compréhensibles en pareil lieu, il s’extrait du guêpier de Deep-End en emportant Pretty John avec lui. Mais le plus dur reste à faire, semer ses poursuivants et arriver vivant à Barro-City !
Alejandro Jodorowsky n’a pas son égal pour décrire l’enfer dans lequel ses personnages se complaisent sans aucune retenue. Aussi sait-il transformer Deep-End en digne émule de Gomorrhe où, entre deux rapines, la lie du Grand Ouest se donne rendez-vous et s’adonner librement à ses débordements. La perversion est un fond de commerce que l’auteur chilien cultive ici avec talent, ce qui ne lui fait cependant pas oublier qu’il faut savoir aller au-delà pour écrire un bon scénario.
Si le sexe et la violence règnent en maitres sur le pénitencier et sur un bon tiers de l’album, il est un moment où il est nécessaire de varier les plaisirs et de revenir aux fondamentaux du genre. Une fois la tumultueuse évasion réussie, il s’ensuit une poursuite, à travers la fournaise du désert et le froid mordant du col de l’Aigle, d’une rare efficacité et terriblement humaine dans sa démesure. Et que dire d’un final surprenant qui traduit à lui seul le brio d’un scénariste, certes souvent décrié, mais résolument à part ?
Un tel script exige un dessin qui puisse exprimer toutes ces passions sans les dénaturer. François Boucq est celui qui en donnant corps à ces pulsions, leur confère toute leur crédibilité. Associé à une maitrise des décors qui entre en résonance avec l’univers tourmenté du réalisateur de La Danza de la Realidad, il imprègne ce diptyque d’une couleur qui en décuple l’intensité dramatique.
D’une superbe manière, To Hell comme And Back revisitent les canons du western. Que demander de plus ?
Cette série reçoit en général tellement d'avis favorables, voire dithyrambiques, qu'une exigence certaine existe au moment d'en entamer la lecture. On s'attend à évoluer dans le sublime, le légendaire, l'ineffable, le cosmique, le divin... et, après avoir parcouru quelques pages de ce diptyque, on se retrouve plongé dans de l'honnête ouvrage d'artisan, du "ouais, c'est pas mal mais on n'est pas loin du tout venant quand même". On se rend bien vite compte qu'on n'est pas dans l'exceptionnel et que l'emballement promis n'arrivera sans doute pas.
J'aime bien le dessin de Boucq mais je ne lui prête pas l'admiration que d'autres lui accordent. Je trouve son graphisme, avec sa propension à évoluer vers la caricature, bien plus à son aise dans une série comme Jérôme Moucherot. Son trait colle alors parfaitement à l'univers proposé. Ici on est parfois dans un entre-deux qui à mon goût dessert la série.
D'autre part, je n'ai jamais été tout à fait emballé par les mises en couleur que Boucq réalise sur ses albums, et même si ici il y a des choses vraiment réussies sur ce plan, à d'autres moments le dessin y perd en intensité avec une utilisation peu convaincante de la couleur à cause d'effets de matière ratés ou d'association de teintes desservant le trait. De ce point de vue, il y a une réelle perte graphique due au changement de coloriste par rapport aux albums précédents.
Et puis graphiquement, je trouve que le personnage principal manque singulièrement de charisme. Cela donne l'impression qu'au moment du casting on s'est fourvoyé en confiant le rôle à un type qui n'a pas du tout le physique de son personnage. Un peu comme si on avait confié à Jean Lefèvre le rôle interprété par Clint Eastwood dans "Le bon, la brute et le truand".
Quant au scénario, s'il se suit avec un certain plaisir, ce n'est toutefois pas avec enthousiasme et frénésie, loin s'en faut.
Bref, voilà deux albums qui se lisent aussi facilement qu'ils s'oublient. On est quand même loin du chef d'œuvre annoncé.
note: 3/5
La série tient en haleine du début à la fin.
Je me suis régalé.
Sûrement le meilleur de la série qui est juste indispensable.
Nous attendons la suite.
Wow quel conclusion! diptyque de feu excellent d'un bout a l autre, l'allez comme le retour , une excellente ambiance, de l'action a flow, vivement une autre aventure ... Merci pour le voyage
Avis sur le diptyque (tomes 8 et 9):
Un peu déçu par les tomes précédents, là, c'est une grande réussite!
Le découpage est digne d'un western de très bonne facture!
Les dessins de Boucq collent parfaitement bien à l'intrigue même si on peut déplorer quelques approximations notamment concernant la réalisation des animaux.
Mais ne boudons pas notre plaisir, Bouncer est une série majeure et indispensable dans votre bibliothèque... juste à côté des 2 premières intégrales de Comanche par exemple!
8,5/10
Le dessin les couleurs les personnages (ha les femmes de Mr Boucq) le scenario tout est fabuleux Courrez l acheter vous ne le regretterez pas