Big Order 1. Tome 1

E iji Hoshimiya est persuadé d’être responsable du cataclysme sans précédent qui a ravagé la planète dix ans plus tôt. Tout ça à cause d’un vœu qu’il aurait formulé. Depuis, il se berce de sombres pensées et chaque méfait d’un « order », humain doté de pouvoirs surnaturels, lui rappelle qu’il est coupable. L’arrivée dans sa classe de la jolie Rin Kurenai le tire de ses ruminations bien plus brutalement qu’il ne l’aurait souhaité…

Et si les vœux de chacun étaient exaucés, à quel point la face du monde en serait-elle changée ? Sakae Isuno apporte sa réponse dans Big Order, un shônen mêlant allègrement action et fantastique, désir de pouvoir, vengeance et questionnements d’adolescent. Dans ce tome d’ouverture, tout démarre très vite et le rythme ne diminue jamais par la suite, laissant à peine le temps au lecteur d’apprécier ou de cerner les personnages. Les éléments et les premières révélations pleuvent, à l’instar des coups que doit essuyer le héros au fil de l’aventure. Des tribulations dont il se serait bien passé, soit dit en passant, et qui s’avèrent plutôt prévisibles, même lorsque l’auteur tente de les épicer en jouant sur la corde sensible de son ado tourmenté et en ménageant un cliffhanger qui se veut surprenant. Le dessin au trait marqué se révèle de facture honnête, son découpage assurant une assez bonne dynamique. Toutefois, en jouant la carte de l’expressivité à outrance, il en résulte un joyeux festival de bouches béantes et de regards immenses qui n’arrive pas à transmettre une émotion crédible.

Une entrée en matière (trop) rapide, des protagonistes auxquels il est difficile de s’attacher, un graphisme qui n’emporte guère l’enthousiasme… Bref, un titre qui se lit aussi vite qu’il s’oublie.