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amuel Beauclair a besoin de recul. Après la parution de son premier roman, il décide de s'isoler et s'installe à Melvile, dans la vieille cabane où, enfant, il avait passé de nombreuses vacances en compagnie de son père. Sur place, il fait la connaissance de David et de sa sœur Rachel qu'il aide à retaper leur maison. À la croisée des chemins, il va devoir choisir : faire le deuil de son passé pour aller de l'avant ou sombrer, miné par les remords.
Atmosphère, atmosphère et atmosphère, tel semble avoir été l'objectif principal que Romain Renard (Clara et les nains) a suivi dans la conception de Melvile. En effet, au-delà de l'intrigue générale, l'auteur apporte un soin tout particulier à l'ambiance de son récit : rythme narratif mesuré, ponctué par des extraits des « œuvres » littéraires du héros, nombreux passages introspectifs silencieux, une mise en couleurs marquée par des tons chauds et des éclairages très recherchés laissant la place à d'inquiétantes zones sombres et, même, un accompagnement musical disponible via une app pour votre tablette préférée. Le résultat est des plus probants, l'ouvrage donne vraiment l'impression d'un tout immersif, très réfléchi et d'une grande densité. Malheureusement, le contenu du scénario demeure en deçà de l'exercice graphique. Les troubles personnels de Samuel Beauclair - relations père-fils, culpabilité - restent très classiques, voire banals. De plus, le traitement psychologique, quoique très bien balisé, prête à sourire tant il semble sortir tout droit d'un film made in Hollywood. Cela dit, les personnages principaux sont bien pensés et s'intègrent parfaitement au cadre général si minutieusement érigé par le scénariste.
Une grande part de l'attrait de l'album vient du style très doux de Renard. Le trait, qui rappelle Lax ou même Emmanuel Lepage par moments, « emballe » littéralement l'histoire. De plus, signe d'une mise en page très maîtrisée, le dessinateur trouve souvent les bons angles de vue (ceux qui résument une action compliquée en deux cases). Au final, la lecture est limpide, même quand le soleil se couche !
Le site officiel de Melvile.
J’ai découvert Melvile avec le tome 3 et j’ai immédiatement su qu’il me faudrait la série complète. Dès le lendemain, j’achetai les deux premiers chapitres.
« L’histoire de Samuel Beauclair » est un régal de lecture que je conseille à tous.
L’univers de Romain Renard est construit avec une maitrise totale sur des bases simples mais extrêmement solides : une esthétique hyperréaliste aux couleurs mélancoliques, une ambiance hypnotique et pénétrante, un scénario plein d’ombres, de silences et de secrets, un monde mental au bord du vertige, légèrement flou, ou la réalité n’est jamais complétement certaine. C’est superbe !
Ce titre faisait partie de la sélection 2014 des bd que je devais lire dans le cadre de leur notation pour le prix de l'association des comités d'entreprise de ma région. la bibliothécaire m'a prévenu que la plupart des bd n'étaient guère joyeuses. J'ai compris que je ne devais surtout pas être dépressif avant d'entamer la lecture.
Melvile est une histoire bien triste qui est arrivée à un homme qui a trompé son épouse enceinte de leur premier enfant. On voit ce qui arrive à ceux qui bafouent la fidélité érigée en valeur absolue d'une société américaine bien puritaine. J'ai surtout apprécié l'ambiance de cette ville perdue dans une immense forêt.
Bon, le coup de l'écrivain en panne d'inspiration, je connais et j'ai heureusement passé outre. Pour le reste, on ne lâche pas une seconde ce récit prenant. Il y aura des révélations bien fracassantes qui prennent au coeur.
Par ailleurs, et pour ne rien gâcher, le graphisme est somptueux avec un décor plus que soigné. Nous avons une oeuvre mûrement réfléchie et bien réalisée par un auteur qui promet.
Nous découvrons dans cette BD Samuel Beauclair qui s'est isolé dans la petite ville de Melvile. Le scénario est plein de rebondissements et très émouvant. La BD nous fait découvrir au fur et à mesure les strates de la vie et de la personnalité de Samuel. Ce livre nous raconte une âme meurtrie qui retrouve goût à la vie.
Les personnages sont complexes. Leurs vies se mêlent, s'influencent et s'entraînent. Cette BD respire l'humain dans toute sa souffrance mais également dans toute sa beauté. C'est très émouvant de voir tous ces personnages évoluer.
L'esthétique est superbe avec une atmosphère à la limite de l'onirique. Les dessins sont très détaillés. Les couleurs sont très marquées. Chaque lieu a une palette de couleurs spécifique. C'est beau, c'est magnifique, on en prend plein des mirettes.
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Quasiment 2 ans après sa sortie, je savoure enfin Melvile. En général, j'adore arriver après "la tempête" sur des BD qui ont connu un certain succès au moment de leur parution histoire de m'en imprégner pleinement après les autres... Force est de constater qu'on comprend la réussite de cet album tant il est agréable à lire et à regarder.
Sam, Sarah, Dave & Rachel : c'est autour de ces 4 personnages imaginés par R. Renard qu'on découvre une ville aussi mystérieuse que fantomatique qu'est Melvile. C'est dans ce cadre très isolé que Sam, écrivain dans le déclin, se voit rattraper par son passé, ses peurs alimentant un profond mal-être...
Il trouve tout de même un peu de réconfort auprès de Dave et sœur Rachel, comme s'ils étaient la dernière branche à laquelle il puisse se raccrocher pour ne pas tomber dans une folie fatale.
Accessoirement interviendra l'éditeur de Sam, juste assez pour le rappeler au monde réel si tant est qu'il ait encore envie d'en faire partie.
Cette histoire n'est pas forcément la plus originale qui soit (j'entends par là qu'avec tous ces scénarii crées, il est désormais difficile de ne pas retrouver des points communs ou des impressions de "déjà-vu"), mais elle a sont petit lot de surprises.
La force de cet album réside surtout dans le dessin de R. Renard. J'avais beaucoup aimé "Un hiver de glace" illustré en bichromie mais là on est dans un mélange de couleurs somptueux ! Des tons chauds orangés, une maîtrise de la lumière épatante, des cases sublimes : c'est un coup de cœur pour son coup de crayon. Pour ne citer qu'elles, ces deux pages qui annoncent la foudre où on reste case à case sur une image quasi statique d'un poteau électrique : je me suis beaucoup attardé dessus tellement c'était sublime.
Et je viens tout juste d'apprendre qu'une deuxième histoire de Melvile allait voir le jour ? Pour sûr, le jour de sa sortie, je n'attendrai pas deux ans pour m'en délecter...
L'histoire d'un écrivain en panne d'inspiration, ou plutot en panne, tout simplement. Il s'est installé au fin fond de l'Amérique (les grands espace jouent ici un rôle crucial : ce sont eux qui ont inspiré Romain Renard) en attendant une hypothétique renaissance.
L'auteur a su donner du corps à son récit et à ses personnages. Cette épaisseur littéraire est autant due à la qualité des textes qu'à l'utilisation du langage bien spécifique de la bande dessinée.
Melvile est une œuvre envoûtante et dont l'intensité dramatique laisse une emprunte durable sur le lecteur. Le graphisme est tout simplement somptueux.
Un des grands coups de cœur de cette rentrée...