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aris 1835. Le sculpteur Rude travaille sur sa grande frise du retour de l'armée d’Égypte lorsqu'il est interrompu par les cris d'un clochard ivre, ancien grognard, qui vilipende l'achèvement du monument par un régime monarchiste qu'il abhorre. Fasciné par son visage, l'artiste l'embauche comme modèle. Une nuit, le sphinx de plâtre s'anime et emporte l'ex-caporal vers son passé, un jour de 1812 au bord de la Bérézina.
C'est une balade fantastique que propose Les génies de l'Arc de Triomphe à travers les grands moments du bâtiment. Des prémisses de son inauguration à nos jours, en passant par la veuve du soldat inconnu et par la manifestation du 14 juillet 1940. La mention d'une coédition avec les Monuments Nationaux laisse présager un scénario-prétexte à évoquer un célèbre édifice du XIXe siècle. C'est en effet le cas, en partie, car le mélange de l'historique et du paranormal est particulièrement inattendu et original sur ce genre de commande. Cependant, l'amateur éclairé de bande dessinée qui aura flairé le fort potentiel du récit restera un petit peu sur sa faim. De bonnes idées et un joli dessin ne font pas tout, il manque à cette histoire un peu de densité, un message, des pistes de réflexion pour passer dans la gamme des inoubliables. L'aspect féerique génère trop de questions pour rester inexpliqué : d'où sort ce spectre et qu'est-ce qui le pousse à agir ainsi ? Les personnages et leurs motivations sont à peine esquissés, à part l'ancien soldat de Napoléon qui fait office de fil rouge tout au long de la narration.
Au final, un album-découverte qui a la légèreté d'un rêve, à prendre tel quel, comme une promenade magique dans le temps.
Après le panthéon et l'abbaye de Cluny, cette collection du patrimoine s'attaque à l'Arc de triomphe. On pourra admettre le fait que le scénariste a voulu trouver une histoire originale qui s'étale au fil du temps pour mettre en valeur l'un des plus beaux monuments de Paris. Il fait dans l'onirique, le fantastique, l'historique et la poésie. Cette oeuvre demeure inclassable et pour cause.
Pour ma part, je n'ai pas adhéré à toutes ces divagations avec ces bons génies qui font dans le recrutement. Il y a une légèreté du ton qui confère à la balade humoristique tout en traversant les champs de ruine de la guerre 14-18. Très peu pour moi...
Par ailleurs, cela part dans tous les sens et on en oublie l'arc de triomphe ce qui est un comble pour une bd portant sur lui. Bref, les contours sont trop flous. Trop d'originalité nuit à la crédibilité.