Mercenaires 3. Ju-œil-de-dragon

L a meute du griffon va devoir affronter les épreuves de Ju-Œil-de-Dragon. C’est le seul moyen de convaincre l’esprit-dieu de leur donner le sortilège capable de restaurer la muraille magique protégeant le royaume. Mais le temps est compté, car, guidés par leur ancien chef maintenant asservi aux ténèbres, leurs ennemis se sont mis en chasse.

Avec Mercenaires, Nicolas Jarry n’a pas recherché l’originalité pour séduire, si l'on excepte un contexte médiéval japonisant et un monde peuplé d’orcs, ce qui n'est déjà pas rien. Par choix, il s’appuie sur les codes et les références classiques de la fantasy. L’univers conçu par le scénariste pourra évoquer à certains des éléments de World of Warcraft, de la Voie du sabre de Thomas Day, de la Compagnie noire de Glen Cook, sans parler de ce que peuvent rappeler les groupes chargés d’une quête ou les héros sur le retour. Comme pour les opus précédents, l’intérêt naît de la qualité de la narration. L’intrigue, riche en rebondissements, ne tombe jamais dans une surenchère martiale. Les événements s’enchaînent avec fluidité et cohérence. L’histoire repose sur des personnages bien caractérisés, aux parts d’ombre suscitant interrogations et doutes quant à leur comportement et leur loyauté. Plus qu’en leurs prouesses au combat, c’est en leur capacité à assumer leurs blessures et leurs contradictions que la solution sera trouvée.

Le travail de Paolo Deplano (dessin) et de Sylvia Fabris (couleurs) demeurant toujours aussi précis, dynamique, expressif et vivant, ce troisième volet conclut agréablement cette série de high-fantasy très plaisante.