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ne terre indistincte, perpétuellement enneigée, qui se relève d’une longue guerre civile et n’en finit pas de panser ses blessures. Les vainqueurs d’hier tiennent le pays, l’oppression policière y semble omniprésente. Une poignée de vaincus, ne pouvant se résoudre à abandonner la lutte, entre alors en résistance…
Dans cette campagne glacée, un personnage court, se cache, échappe à ses poursuivants, pour protéger son précieux butin, les documents secrets qu’il vient de dérober aux forces gouvernementales. Son but : rejoindre l’opposition pour préparer un attentat contre le pouvoir en place. Un curieux coup du sort fait que son propre fils se retrouve bientôt à devoir endosser ce costume – un peu large pour ses jeunes épaules – du partisan héroïque en lutte contre le despotisme. Alors peut débuter la tragédie antigonienne, immuable et mille fois recommencée depuis Sophocle ; l’éternel ballet des courages et des lâchetés, des mensonges et des compromissions, du pouvoir intraitable et du rebelle irréductible...
Avec le parti pris de ne situer l’action ni géographiquement, ni historiquement – même si atmosphère et technologies évoquent l’Amérique du Nord des années 50 –, l’auteur s’inscrit dans la tradition littéraire du roman allégorique, à la George Orwell. De même qu’il désincarne la destinée de ses héros en les représentant sous forme d’animaux. Pourtant, cette mise à distance de tout caractère naturaliste ne nuit pas au travail de personnification réalisé par S.M. Vidaurri vis-à-vis des acteurs de cette fable. Les caractères sont bien définis, des individus complexes avec leur part d’ombre et de lumière, même si finalement peu d’entre eux suscitent véritablement de sympathie. Au long des quatre chapitres centrés autour de l’action planifiée contre l’État, défilent, sans manichéisme, les figures symboliques du révolté, du lâche, du bourreau, de l’innocent, de l’indécis… Chacun de ces archétypes a l’opportunité d’agir selon son libre arbitre mais, pourtant, l’inexorable destin s’impose, l’absurde comédie humaine mène sa sombre valse, l’impuissance demeure le lot commun.
Pour illustrer son propos, l’artiste emprunte donc un biais anthropomorphique animalier classique, en apportant un soin particulier au rendu expressif des interprètes de ce drame. Son crayonné léger, à peine encré, rend compte avec précision des émotions et excelle également à souligner les relations entre les personnages par la simple disposition des corps dans l’espace. Les décors sont peu détaillés, évanescents, suggérés plus que montrés. De simples lignes d’horizon, des silhouettes montagneuses, parcourues de vagues frondaisons, rythmées de rares maisons. Le traitement en aquarelles pare cependant ce dénuement d’un rendu atmosphérique vibrant, quasi palpable, les volutes gris pâle et les nuées céruléennes profondes donnant force et matière au graphisme. Le recours fréquent aux vignettes centrales en surimpression du déroulement ordinaire des scènes est également un artifice employé avec justesse, afin de mettre en valeur telle attitude, tel contrechamp, tel sentiment.
Touchant dans sa forme comme dans son propos, conciliant l’universalité du sujet et l’authenticité de sa représentation, Iron ou la guerre d’après est une œuvre troublante, interpellante, laissant une empreinte ténue mais durable dans l’esprit du lecteur.
Je n'ai pas aimé.
D'abord, ce n'est pas complexe du tout, mais pas du tout. C'est tout simplement l'histoire d'un vol de documents qui doit mener à un attentat contre un train. D'un côté, il y a le gouvernement, et de l'autre, les rebelles.
C'est tout! On ne sait pas les rebelles se battent pour quoi. On ne sait pas s'ils sont vraiment les gentils dans cette histoire, ou si ce sont les membres du gouvernement qui prétendent s'être battus pour la paix. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il y a deux côtés qui se battent pour une cause qu'ils croient juste.
Je n'ai jamais été fan de ces histoires qui laissent le lecteur dans l'ombre. De plus, j'ai trouvé que ça manquait cruellement de panache. Certes, il y a quelques retournements de situation, mais le récit ne sort jamais du carcan de son atmosphère oppressante qui ne présente que quelques personnages dont les buts demeurent obscurs jusqu'à la fin.
Et que dire de la traduction de Chopan, qui contient un nombre effarant de fautes de français?
Le livre (l'objet) est très beau.
La forme de la BD est très soigné , très agréable à lire
Les couleurs sont très agréables à l ‘œil
Le scénario est malheureusement d’actualité
J’ai passé un excellent moment à lire cette bd
Voici une histoire d'espionnage bien ficelée, complexe à souhait. A tel point que je crois que je n'ai pas tout compris. Enfin... non, je suis sûr que je n'ai pas tout compris !
Sur le plan graphique, le choix d'incarner les personnages dans des animaux m'a un peu gêné. Je ne vois aucune cohérence dans le choix des espèces. Et, en fait, chaque personnage est incarné dans un animal différent. Pas 2 animaux pareils, à part dans une même famille. Je n'ai pas saisi le sens de ce choix.
La mise en page et le dessin, en revanche m'ont bien accroché. L'idée de cases intégrées à d'autres cases m'a bien plu et permet de donner de la profondeur au discours graphique.
Pour être synthétique, donc, un album intéressant à lire et à découvrir, qu'il faut sans doute relire pour bien le comprendre, mais que je n'offrirais pas volontiers.