Ma Vie Posthume 2. Anisette et Formol

Morte, une balle dans la tête, et encore à se soucier de son apparence. L'assassin de vieilles dames s'acharne sur Line et Emma, ce qui les incite, pour comprendre ce qui leur arrive, à retrouver les recherches menées par Pierre dans les archives de la ville. Le mari d'Emma venait de recevoir les résultats des analyses du sol le jour où il a été tué par un chauffard. L'étau se resserre car Annie, l'aide à domicile, vient de découvrir qu'elle fait le ménage chez deux mortes-vivantes. La foule terrorisée s'empresse de brûler la maison des horreurs. Les deux femmes arrivent à fuir à moto, prises en chasse par le tueur obstiné, lui-même poursuivi par Pierre. Elles décident de prendre la route vers la Côte d'Azur, une région où les gens sont si vieux et si moches que deux zombies un peu poudrées passeront inaperçues. Un exil vers une nouvelle vie, non sans avoir réglé tout ce qu'il y avait à faire avec la municipalité véreuse de leur commune.

Prévisible dès le premier tome, le dénouement de l'intrigue politico-financière (qui tue et pourquoi) se dévoile comme prévu, mais cela est secondaire tant l'intérêt est capté par cette folle histoire de vieillards qui aspirent à une meilleure mort et par la façon inattendue et truculente dont les vilains seront châtiés à la fin. Comédie morbide et grinçante, Ma Vie Posthume est aussi le récit d'une grande histoire d'amour comme il en existe peu. C'est une leçon de vie avec ses hauts et ses bas, ses disputes et ses joies, finement dosés par les souvenirs d'Emma qui entrecoupent la trame principale et viennent donner corps à ce couple indestructible d'amants qui traverse la deuxième partie du XXième siècle et tous ses bouleversements.

Après la Sirène des pompiers particulièrement réussi, ce diptyque aussi poétique que picaresque confirme le talent du duo Hubert/Zamzim pour les belles histoires.