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uand Layla débarque au collège, elle est un peu paumée. Alex, quant à elle, est tout de suite sous le charme. Mais comment l’aborder ? Il faudra une pièce de théâtre pour les rapprocher, naturellement. L’amitié, fusionnelle, s’installe. Quel sens lui donner ? Tendresse ? Douceur ? Complicité ? Amour ?
Sous des airs de bluette, Rouge Tagada dépeint avec subtilité et malice la belle relation qui unit les deux jeunes filles mais que ni l’une ni l’autre ne cerne vraiment. L’ambiguïté est là, surtout pour Alex qui n’ose aller plus loin de peur de tout perdre.
Sans avoir l’air d’y toucher, Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini parlent de l’attirance comme peut la ressentir une adolescente qui entrevoit sous le voile des apparences une émotion à la fois plus forte et plus désarmante. Déjà, elle est synonyme d’isolement. Déjà, elle a la saveur du baiser volé.
Cette petite BD toute douce et colorée attire l’œil. On passe difficilement à côté de cette jolie couverture et sans conteste, les planches tiennent leurs promesses. C’est une BD particulièrement intelligente que nous proposent Charlotte Bousquet et Stéphanie Rubini. Elles posent un regard très juste sur l’adolescence, ses émois, ses tourments, ses contradictions. Les dessins sont charmants et les couleurs parfaitement en accord avec l’univers acidulé des adolescents.
http://aumilieudeslivres.wordpress.com/2013/10/23/rouge-tagada-bousquet-rubini/