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ne soirée banale de plus débute pour Alixia : elle sort en boîte, s’enivre et ramène un homme pour la nuit, qui s’enfuira au lever du jour. Mais cette fois-ci, ce ne sera pas comme d’habitude.
C’est avec une certitude absolue qu’Alixia s’éveille: celle d’avoir trouvé l’homme de sa vie, un modèle unique taillé à sa mesure. Problème, elle ne se rappelle ni de son nom, ni de sa tête et n’a noté son numéro nulle part. Elle ne se souvient que d’une chose : c’était un bon coup.
Commence donc une chasse à l’homme incongrue qui passe par l’essayage de tous les beaux bruns portant des chemises rayées et l'apprentissage du tantra, tout cela pour découvrir que l’inconnu est le nouvel amour de sa meilleure amie et colocataire, Clémence, qui, franchement, ne le mérite pas. Alixia va donc passer outre les limites de l’amitié pour conquérir son idéal masculin.
Pink Daïquiri, du nom d’un cocktail sucré, se présente comme une œuvre éminemment girly destinée aux vingtenaires et trentenaires biberonnées à Sex and The City et au journal de Bridget Jones, reprenant les codes de Clara Sheller, la Bridget française : l’environnement parisien, le pote homo et les coups foireux d'un soir. Pourtant, il faudra voir au-delà du convenu car les auteurs réussissent à en faire un concept intéressant, une surprise attendant même le lecteur à la fin des quarante-huit pages des tribulations d'Alixia qui ne sont qu’une première partie.
En effet, en pivotant, l'album offre un véritable récit miroir, une histoire à deux voix, qui se traduit jusque dans les détails du dessin où le physique des protagonistes varie en fonction du point de vue narratif. À travers les aventures de leurs deux héroïnes, les auteurs invitent à s’interroger sur l’aspect relatif de la vérité et à dépasser les a priori.
La lecture complète conduit à une conclusion : il mérite de rencontrer un public plus large que la cible qui semble privilégiée à la lecture du pitch de présentation de l'album.
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