L
a vie d’Alice n’est pas simple. Responsable d’un service de traumatologie, elle fait face à un nombre de décès inhabituel et sans raisons apparentes. Sur le plan personnel, elle doit affronter le mutisme de sa fille Maya, qui va prochainement témoigner contre son père qui l'a maltraitée. Toutefois, tout cela n’est rien à côté de ce qui attend les deux femmes. À la suite à un accident de voiture, elles se réveillent dans un hôpital désaffecté. Le vrai cauchemar commence lorsqu’elles se retrouvent traquées par un homme mystérieux!
Première œuvre pour les deux auteurs qui produisent là un récit d’horreur bien troussé. Utilisant le canevas classique des histoires d’épouvante en huis clos, Nikko, le scénariste, s’appuie sur une narration très fluide, offrant peu de temps morts une fois le drame lancé. Ceci s'opère un peu au détriment du sentiment de terreur qui aurait gagné en intensité en développant certaines scènes. Au final, le tout reste suffisamment efficace pour que le lecteur se laisse prendre par la tension et les questionnements qui affleurent derrière le classicisme des évènements, en particulier sur le fait que les victimes du monstre sont toutes des patients d’Alice se trouvant dans le coma.
Le graphisme de Benoît Bernard est à l’image du scénario : des péchés de jeunesse atténuant une impression d’ensemble plutôt bonne, l’ambiance étant agréablement matérialisée. Le dessinateur possède un style agréable, influencé par les mangas, et fait preuve d’une belle maîtrise. Par contre, certaines cases font un peu vide et les décors peuvent manquer de détails. Les visages des protagonistes sont très lisses, ce qui s’avère gênant pour l’expression des émotions, d’autant plus que certains personnages sont vraiment trop ressemblants.
Même s’il n’est pas dénué de défauts, le début de ce diptyque reste plutôt convaincant d’autant plus qu’il paraît évident que Nikko ménage quelques surprises sur le fond de l’affaire.
Candy Mountains nous entraîne aux confins de l'horreur sur une idée déjà reprise dans la bd Seuls sur un mode plus soft.
J'ai oscillé entre le 3 et le 4 étoiles mais force est de reconnaître que cette histoire originale va nous tenir en haleine. On a envie de connaître la suite de ce diptyque ayant pour cadre un service de traumatologie. Le bémol concerne des scènes d'une cruauté sans pareille où il faudra s'accrocher. Et puis, certains visages des protagonistes se ressemblent trop prêtant à la confusion.
J'ai bien aimé l'atmosphère angoissante de ce récit parfois glauque. Les ambiances sont merveilleusement retranscrites. Il y a la coexistence de deux mondes au sein de cet hôpital dans lequel travaille Alice. Un terrible drame psychologique la relie à sa fille Maya.
Pour l'instant, on ne sait rien de ce mystère qui semble être la clé entre ces deux mondes à savoir la réalité et une espèce de purgatoire où sévit un tueur boucher attiré par la peur. Bref, j'ai été plutôt séduit par ce thriller angoissant résolument adulte.
Le second tome va donner la réponse à ce phénomène mystère dans cet hôpital. Cette réponse sera difficile à entendre psychologiquement. C’est un véritable drame qui se cache derrière tout cela mais pas là où on l'attendait. On ne peut qu’être sensible à ce récit horrifique qui explore l’âme humaine. Toute la noirceur de l’être semble être enfermée. Ce diptyque a su tenir ses promesses. Là, je n'ai plus aucune hésitation concernant le 4 étoiles !