D
ans leur lointaine résidence, les Moires tissent la toile des destinées des hommes comme des dieux. Un jour qu’elles zyeutent sur le futur, elles découvrent avec horreur que l’Olympe pourrait être saccagé par les Géants vaincus jadis par Zeus et enterrés sous terre. Ailleurs, Prunelle, la fille du cyclope, s’inquiète de l’épreuve que ses camarades et elles vont subir et qui décidera de leur avenir. Aspirant à être une Muse, comme sa mère, la fillette craint que le sort et son œil unique ne la condamnent à être forgeronne comme son père. Malgré les encouragements de ses amis à oublier son handicap physique, elle est prête à tout pour concrétiser ses rêves. Même à changer sa nature en acceptant le présent trop opportun d’un inconnu aux intentions douteuses contre une mission facile en apparence.
Après un premier tome plaisant qui constituait une histoire complète permettant de présenter l’héroïne, son entourage et son univers mythologique, Vicky Portail-Kernel propose donc une suite, a priori prévue en plusieurs albums, aux aventures de Prunelle. La scénariste reprend encore une fois des légendes antiques pour les assaisonner à sa façon. L’humour est de nouveau bien présent dans cet opus, assurant la touche de légèreté nécessaire à un récit dont les thèmes, au-delà des mythes revisités, tournent autour de la confiance en soi et de l’acceptation de sa propre différence. Le propos est juste et traité de manière convaincante, bien que le scénario verse parfois dans la facilité et ne ménage que peu de suspense. Heureusement, les personnages principaux sont suffisamment attachants et leurs péripéties assez variées pour que le lecteur ne s’ennuie pas. En outre, le trait dynamique de Cédric Kervel, le travail sur les cadrages et les couleurs vives participent à rendre la lecture agréable.
L’effet de nouveauté et de fraicheur du premier volet passé, cette série reste tout de même assez réjouissante et devrait surtout plaire au public jeunesse qu’elle vise.
>>> Chronique de Prunelle – La fille du cyclope>
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