L
e 7 octobre 1913, Arnaud de Sars quitte Bordeaux, sa famille et son entreprise pour découvrir le vaste monde, ne laissant derrière lui qu’un mot d’excuses. Le 29 août 1914, « La Martha » essuie une terrible tempête au large de la Nouvelle-Guinée. Lorsque le calme revient, la marchandise a coulé, le navire a sombré et seuls ont survécu Magdalena Bruckner, son oncle Lukian et leur commis Kôl. Secourus par le capitaine Marlow, les naufragés apprennent qu’un conflit vient d’éclater en Europe. Ils font aussi la connaissance de Léonie de Sars qui se rend à Morobé, là où se trouve leur plantation, afin d’y retrouver la trace de son père. Mais le comité d’accueil qui attend Lukian Bruckner sur place le force à changer ses plans et à entrainer sa nièce et sa visiteuse dans une fuite qui se transforme bientôt en équipée marine hasardeuse. Les deux femmes, la silencieuse et l’émancipée, sont alors amenées à s’allier pour affronter cet homme rude, violent et sans pitié.
D’un bleu profond, rappelant les vastes étendues océanes, la couverture de La Ballade de Magdalena est, à elle seule, une invitation au voyage, un appel à embarquer pour une aventure échevelée. À la lecture, la promesse de dépaysement, de tribulations et de mystères est largement tenue. En effet, Christophe Dubois propose un récit riche, suscitant la curiosité, ménageant habilement le suspense et qui n’est pas sans évoquer à la fois le travail d’Hugo Pratt et de Bourgeon – surtout graphiquement parlant pour ce dernier – ou encore les œuvres inoubliables de Joseph Conrad et Henri de Monfreid.
Après une mise en place soignée et contrastée donnant un avant-goût des événements qui vont suivre, l’histoire s’intensifie et se complexifie. Elle entraine rapidement les personnages et le public dans une expédition maritime, dont le côté erratique et dangereux doit beaucoup au caractère détestable de Lukian, figure abrupte, entière et aux desseins louches qui s’impose avec force dans ce premier album. De la fuite face aux autorités britanniques à la traversée de la mer des Célèbes qui se transforme en flibusterie, les dangers ne manquent pas et viennent alimenter un récit qui se déroule avec une grande fluidité. En outre, si la Première Guerre mondiale paraît bien lointaine, elle trouve ici des échos inattendus qui ne sont pas sans conséquence pour les protagonistes, à commencer par Magdalena. Narratrice paradoxalement très silencieuse, la jeune fille reste assez en retrait et paraît davantage malmenée par les événements qu’y participant activement. Pourtant, dans la deuxième partie, sous l’influence, entre autres, de Léonie, le choses commencent à changer, comme le montrent les dernières pages.
Visuellement, le lecteur est happé par les couleurs somptueuses qui accompagnent le dessin fin, expressif et typé de Christophe Dubois. Celles-ci créent des ambiances fabuleuses qui confèrent épaisseur et corps aux acteurs et aux décors, palliant ainsi quelques imperfections dans le rendu anatomique de certaines poses. De menus défauts d’ailleurs vite oubliés grâce, également, au travail sur les cadrages et le découpage qui assurent une bonne dynamique et une grande aisance de lecture.
De très bonne facture et tenant en haleine de bout en bout, La stratégie du poisson-flûte ouvre brillamment un diptyque des plus prometteurs. À lire !
L'histoire se passe pour une grande part dans les mers du sud au début de la 1ère guerre mondiale. Le conflit surprend des colons des différentes puissances coloniales (Allemands, Anglais, Français, et Hollandais). Puis s'en suit un récit de poursuite entre deux femmes et un colon allemand tyrannique et un brin "fou", qui nous mène sur la corne de l'Afrique et au Yémen.
Scénario rocambolesque, peu crédible. Les personnages n'ont pas d'épaisseur. Je n'ai pas compris leurs réactions aux évènements. Etre un bon dessinateur ne suffit pas pour faire une bonne BD.
Bref n'est pas Pratt qui veut et toute similitude avec la "Ballade de la mer salée" ne serait que fortuite.
Série en deux épisodes sans aucun intérêt.
L'introduction de cette aventure maritime est plutôt réussie. On a un bourgeois qui abandonne sa famille pour vivre des aventures exotiques en faisant le tour du monde. Ma première pensée est "mais quel peut-être l'homme qui fait cela à sa famille au nom de sa liberté individuelle". Cependant, comme on ne doit pas juger les gens, je m'abstiendrai par conséquent de dire ce que je pense. C'est le point de départ à une aventure qui nous entraîne dans les mers de Papouasie au commencement de la Première Guerre Mondiale.
La série est financée par My Major Company qui se lance dans la bd après la chanson (le fameux chanteur Grégoire). L'auteur avait déjà fait ses premières armes en tant que dessinateur avec la série Le Cycle d'Ostruce qui m'avait marqué par son originalité. J'avais apprécié le dessin ce qui est encore le cas dans un registre plus réaliste avec des décors maritimes somptueux. Par ailleurs, il ne se débrouille pas trop mal en sa qualité nouvelle de scénariste.
En effet, j'ai bien aimé certains personnages dont celui de l'abominable Lukian Bruckner. On remarquera que le titre de la série porte le nom de sa nièce qui pourtant apparaît comme assez effacée. On ne s'ennuiera pas une seconde car l'action semble omniprésente. Bref, cette ballade risque de durer un peu plus longtemps que prévu. On suivra cela avec intérêt.
Je viens de lire cette BD....L'avis précédent résume la qualité de ce diptyque, puissant, tant par la force du dessin et des couleurs que par le tempérament bien affirmé des différents protagonistes....Excellente BD qui se démarque par son originalité...
J'ai adoré cette Bd et je la conseille vivement aux bédéphiles.
L'histoire nous emmène dans une aventure marine à travers des détroits, îles et atolls dans des contrées exotiques et rafraîchissantes.
Les personnages sont aussi très marqués, avec des différences qui donnent lieu à des scènes jubilatoires : le caractère brutal du capitaine se heurte régulièrement à la douceur de Léonie ou au calme méditatif de Magdalena. Cependant, la véritable vedette de cette bande dessinée est la mer. Dubois se surpasse en offrant des cases splendides montrant aussi bien les dangers que le côté apaisant du grand large : le rendu des tempêtes est époustouflant, le tout sous fond de première guerre mondiale.