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on, ce n’est pas de l’acharnement du FMI ni de la gouvernance de l’Europe sur les finances grecques dont il s’agit. C’est d’une autre tragédie, plus proche de la définition historique du titre. Sans aucun doute le personnage le plus connu de l’ère moderne de ce pays méditerranéen, Aristote Onasis a construit son empire maritime sur les ruines de la deuxième guerre mondiale et sur certaines compromissions. Le parcours de ce jeune loup des mers ne sera pas sans embuche et c’est sur le terrain sentimental que se joueront les batailles les plus cinglantes. Les deux filles de magnat grec de l’armement naval Livanos, vont passer de l’état d’enjeu à celui d’investissement là où les relations priment sur les qualités des hommes.
À l’image de cette impression de montage graphique approximatif d’une couverture d’équilibristes improbables, Tragédie grecque rassemble les éléments d’une intrigue touchant la jet set ou ce qu’elle va devenir : amour, argent, pouvoir et désespoir. Le destin des grandes fortunes qui ont alimenté les unes des magazines people et économiques a toujours fasciné et se pencher sur l’armateur le plus célèbre aurait pu être une bonne idée. Malheureusement, les personnages restent lisses et ne présentent pas ou peu de caractère, avec même quelques postures ou interventions très caricaturales. Le récit y perd en relief et se contente de mises en évidence successives de saynètes manquant de lien entre elles. Concentré sur la partie sentimentale de l’histoire, il se focalise sur les détails et les relations entre les protagonistes, si possible sulfureuses, sans creuser vraiment la part psychologique ou l’action. Les discussions de salon prennent le pas sur une quelconque aventure.
Graphiquement, il n’y a pas de surprise. Le style est classique et parfaitement lisible avec ses qualités et ses défauts. Les couleurs sont adaptées à l’ambiance lumineuse que pourrait induire l’idée que l’on se fait d’un pays baigné de soleil. Les personnages portent cette image sans, pour autant, pratiquement mettre les pieds sur leur terre natale pendant cet album. De l’exotisme par procuration.
Deux sœurs se lit sans mal et ne laisse guère de souvenir, sauf peut-être celui d’une impression d’acte manqué en jouant trop sur la fibre sentimentale et pas assez sur l’aspect historique.
Je ne me suis pas ennuyé à la lecture de ces deux tomes. Quelques informations glanées ici ou là lors de la lecture, mais peu d'intérêt à cette lecture. J'ai du mal à plaindre les nantis et la façon de raconter cette histoire est insipide, les personnages n'ont pas d'épaisseur et la mise en dessin n'apporte pas de relief.
Histoire prévisible et peu exacte sur beaucoup de choses.
Dommage pour le dessinateur pour ce qui aurait pu être une belle couverture... Le navire ne ressemblait pas a ceci lorsqu'Aristote Onassis l'acheta. La vue du "Christina O" telle que représentée dans cet ouvrage est celle du navire après son passage au chantier presque 30 ans après que cette histoire ait eu lieue...
D'autre part le navire s’appelait "Christina" au temps d'Onassis et seulement "Christina O" depuis son avant-dernier propriétaire qui l'a entièrement rénové entre 1998 et 2000.