L
e règne animal en veut au genre humain. Venu du plus profond de l’océan, un mystérieux signal semble guider une rébellion parfaitement coordonnée. Méduses, requins, cétacés et oiseaux en tous genres font collusion contre l’Homme avec le dessein évident de le détruire. Mais qui se cache derrière toutes ces attaques, pourquoi et dans quel but ? Si la réponse est à Horizon Deep, elle se trouve donc au milieu du Pacifique, à plus de dix milles mètres de profondeur !
Deep, Bunker, 2021. En ce premier semestre 2012, l’actualité de Stéphane Betbeder frôle le burn-out. Délaissant les sommets enneigés ou la banlieue de Détroit, Alpha prédateurs s’enfonce pour sa part dans la fosse océanique du Tonga. À grand renfort de planches superbement dessinées, ce thriller écologique aborde une question rarement développée en bande dessinée et s’investit ainsi dans une réflexion sur la fragilité de l’Humanité face aux équilibres naturels qu’elle ne cesse de menacer. Parallèlement, le scénario n'hésite pas à aborder un registre plus intimiste en travaillant les relations entre les personnages, tout en insufflant quelques touches de surnaturel, voire de science-fiction.
Deep n’est pas sans rappeler nombres d’albums ou de films et sans tomber dans une litanie fastidieuse, il est impossible de ne pas faire le rapprochement avec Carthago, Prométhée, Sanctuaire ou bien encore Les Oiseaux d’Hitchcock ou plus récemment Abyss de James Cameron. Cette diversité des références choisies traduit la densité et la qualité d’un scénario qui installe parfaitement le contexte et la problématique de la série. Parallèlement, le mimétisme développé par Alpha prédateurs se retrouve jusque dans le graphisme quasi photographique de Federico Pietrobon et la mise en couleurs de Marta Martinez. Là encore, le dessin, par sa précision intrinsèque, sait marquer sa différence et s’inscrire dans un registre qui lui est propre.
Première production de la nouvelle collection Abysses des éditions Soleil, cet album de Betbeder et Pietrobon est parfaitement calibré et équilibré.
Deep est basé sur un scénario intéressant mêlant la science-fiction via une révolution animale. En effet, partout dans le monde, les animaux même les plus inoffensifs s'en prennent à l'homme de manière très agressive pour ne pas dire cannibale. Cela m'a rappelé un peu le thème du film Phénomènes de Night Shyamalan. Bref, c'est la nature qui se retourne contre l'homme.
Cependant, les officiels croient plutôt en une arme secrète dirigée par une puissance inconnue. On observera un échange entre Barack Obama et le dirigeant iranien prêt à sauver le monde avec un missile d'un type nouveau. Question crédibilité, il faudra repasser.
Le dessin est tout à fait convenable avec une très belle colorisation. Les scènes ressemblent à celles des films de catastrophe hollywoodiens avec un clin d'oeil pour Les oiseaux d'un certain Hitchcock. On ressent également l'influence de films comme Avatar ou Abyss. Bref, cela peut plaire à un certain public féru de cinéma d'action et de science-fiction.
Le second tome commence à donner quelques indices sur les mystérieux phénomènes. La tension semble être assez soutenue. On attendra le final pour voir ce que cela va donner.
Un premier album correct et intrigant, mais qui n'évite pas quelques défauts: des personnages présentés à la hâte et qu'on a tendance à confondre, des ellipses brutales, et un dessin qui peine dans les scènes de mouvement.
Malgré tout l'essentiel est sauvé, le scénario est assez prenant pour avoir l'envie de continuer.
Début accrocheur pour cette nouvelle série en 3 tomes.
Sur le thème de l'apocalypse le scénariste nous entraîne dans les profondeurs abyssales que l'homme cherche à maîtriser voire à coloniser dans un futur proche. C'est sans compter sur une source magnétique inconnue qui rend les animaux marins particulièrement agressifs envers les humains : plusieurs planches mettent en scène de manière réaliste et très réussie les attaques de ces nouveaux prédateurs.
Ce tome 1 plante le décor, il faudra voir comment évolue la suite; la dernière planche laisse déjà entrevoir un beau suspense.
La couverture pose le décor et donne le ton. Deep va nous plonger dans les profondeurs abyssales.
Le scénario est bien mené. La pression monte à travers les planches dans une ambiance de fin du monde.
C'est la qualité mais aussi le défaut de l'album : il enchaine les scènes présentant l'apocalypse. Dans les nombreuses BD qui reprend ce thème, cette partie du récit occupe quelques planches alors qu'ici, de la première à la dernière planche, le rythme va crescendo en présentant les différents protagonistes, pour finir sur une révélation inattendue qui pose les bases du deuxième tome. On aurait donc aimé rentrer dans le vif du sujet au dernier tiers plutôt qu'à la dernière planche.
La qualité de cette série en trois tomes va dépendre de l'orientation et du rythme du prochain tome.
Le dessin et la couleur sont vraiment excellents. Une ambiance réaliste avec une bonne maitrise des thèmes qui rend la lecture très agréable.
Au final, un récit de fin du monde inaugurant une bonne série à l'aspect graphique réussi.