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héodora plongée dans le coma après un empoisonnement accidentel, Claire, Lorenzo et Salem ont quitté la maison aux cent portes pour suivre chacun leur chemin. Un jour, alors que des kilomètres les séparent, chacun reçoit la visite d’une certaine Lili qui prétend savoir comment réveiller Théodora. Claire, Lorenzo et Salem se réunissent dans l’antique demeure où Constanza les accueille. Là, Lili, qui s’avère être une sorte d’apparition, leur explique que leur amie pourra être réveillée grâce à une plante rare se trouvant dans un monde parallèle particulièrement dangereux. Aussitôt, la vieille intendante décide de s’y rendre en compagnie de Salem et de leur guide fantomatique, chargeant les deux autres d’empêcher toute intrusion dans la bâtisse. En douce, elle leur donne aussi pour mission de découvrir qui est réellement Lili.
Il aura fallu attendre presque cinq ans pour connaitre le dénouement de La Maison aux 100 portes, série dont le premier volume prometteur avait été suivi d’un deuxième opus un peu moins convaincant et à la fin amère. L’héroïne étant sur la touche, comment Isabelle Dethan allait-elle pouvoir la remettre dans la course, alors que tant de questions sur la bâtisse aux portails magiques subsistaient encore ? La réponse se trouve en partie dans ce troisième et dernier volet, bien que de nombreux points restent flous.
En effet, Lili met en scène le sauvetage de Théodora, en utilisant les passages d’un univers à l’autre que recèle la maison dont elle a hérité, tout en s’intéressant parallèlement au cas de la nouvelle venue. Si les puissances néfastes présentes précédemment le sont beaucoup moins ici, l’intensité du récit n’en est pas amoindrie, bien au contraire. L’histoire ne traîne pas, plongeant d’emblée les protagonistes et le lecteur dans une ambiance surnaturelle qui renoue agréablement avec les débuts de la saga. Par ailleurs, l’auteure affirme encore les caractères des différents intervenants, en particulier de Claire, Lorenzo et Salem, profondément marqués par ce qui était arrivé à leur compagne. En outre, si la fin de l’aventure est plutôt heureuse, l’épilogue, lui, vient apporter un point final, doux-amer, à la romance entre l’héroïne et son bel immortel.
À la fluidité d’une narration bien rythmée correspond une mise en image caractérisée par un découpage soigné et le trait typique d’Isabelle Dethan. Cependant, en dépit du fait de retrouver avec plaisir les spécificités de son dessin, le côté un peu lâché et l’encrage très prononcé des gros plans, en particulier au niveau des visages, n’est pas toujours du meilleur effet. Enfin, en créant des atmosphères réussies, notamment dans les scènes souterraines et celles se déroulant dans la jungle, la colorisation s’avère en harmonie avec l’ensemble.
Lili conclut de façon satisfaisante un triptyque sans doute un rien inégal, quoique proposant un bon moment de détente.
>>> Chronique du tome 1
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