T
out est sur la couverture : dissimulés dans les bois, les petits êtres de la forêt observent les soldats français qui progressent vers leur destin. Début août 1914, les cloches résonnent dans les campagnes pour annoncer l’ordre de mobilisation générale. Baptiste part avec son copain Gustave, laissant derrière lui un fils et une épouse. Cette dernière, avant son départ, lui remet un « charme » censé le protéger. Par courrier, il relate aux siens le quotidien monotone de l'attente dans les lignes arrières. Cependant, alors que la réalité du conflit le rattrape sans prévenir, c’est à son tour de recevoir une lettre…
Vu et revu, le début de cette bande dessinée ne brille guère par son originalité, sentiment renforcé par le caractère factice de l'ensemble et un ton ton est d’une naïveté confondante, bien plus que dans Achab, du même auteur, pourtant destiné à un plus large public englobant les enfants. Cela étant dit, cette entame tient relativement la route malgré une narration alourdie par une correspondance épistolaire ayant tendance à étouffer l’action et la personnalité des protagonistes, tant et si bien que le dessin semble davantage illustrer le texte que fonctionner avec. Là où ça dérape franchement, c’est quand le monde de féérie s’invite à la table, un peu comme un cheveu sur la soupe, laissant présager le pire à venir pour cette série prévue en deux volumes.
Album édité en grand format, il n’est pas certain que ce choix rende hommage au travail de Patrick Mallet, tant il contribue à attirer le regard sur les imperfections de son trait que la mise en couleur trop appliquée ne parvient guère à dissimuler.
Difficile de s’enthousiasmer pour cet énième récit sur la Grande Guerre qui, après avoir emprunté un chemin des plus classiques dans ce premier tome, semble s'être engagé dans une voie des plus incongrues pour le second.
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