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12 la Douce

07/05/2012 8543 visiteurs 7.7/10 (3 notes)

L es temps changent et l'heure de la retraite approche pour l’Atlantic 12-004 et Léon Van Bel, son mécanicien-machiniste. Mais dans un pays imaginaire, qui se sacrifie à une nouvelle énergie, l’acier des locomotives est source de convoitises. Pour préserver la Douce, la dernière de sa série, Léon et Elya iront au-delà d’Altaville, dans un cimetière lointain où les reines du fer attentent d'être dépecées.

Hasard d’un calendrier qui ne permettait pas à l’un des plus célèbres duos de la bande dessinée franco-belge de pouvoir encore œuvrer de concert, ou volonté délibérée de s’atteler, seul, à une œuvre plus personnelle, 12 la Douce est entièrement réalisé par François Shuiten. Pour autant, cet album s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs avec cependant une petite variation puisqu’il fait une escapade dans le monde des transports.

L’œuvre du dessinateur belge est marquée graphiquement par l’évolution et les formes des villes, et humainement par les relations que les habitants entretiennent dans et avec leur cité. Ici, le lien est de même nature, les bâtiments étant simplement remplacés par l’un des fleurons de l’ingénierie ferroviaire de l’entre-deux guerres. Toutefois, l’architecte et l'urbaniste qui sommeillent en Shuiten ne sont jamais très loin puisqu’il nous propose, via le voyage de Léon et de sa jeune coreligionnaire, une réflexion sur le développement d’une société et de sa ville mère, à travers ses moyens de communication et les bouleversements qui en découlent. Au-delà de la fable industrielle, il y a surtout le combat d’un homme pour sauver ce qui lui est cher afin de pouvoir le transmettre à Elya pour qu’il lui survive. C’est simple et humain, car, même si l’action se situe à une époque incertaine dans un pays impossible à situer, elle n’est pas sans présenter certaines similitudes avec des situations connues.

Cet ouvrage est également une première technologique, puisque sa sortie a été l’occasion de numériser et de reconstituer en 3D la fameuse Atlantic 12-004, bijou technologique du design Streamline des années 30, dont une grande partie des plans a été perdue (12-ladouce.com).

Avec ses décors à la rectitude millimétrée, ses ombrages caractéristiques et sa vision rétro-futuriste de la ville, François Shuiten sait également donner à ses personnages une dimension et une densité qui participent à l’intérêt de ses albums en général et de celui-ci en particulier.

Par S. Salin
Moyenne des chroniqueurs
7.7

Informations sur l'album

12 la Douce

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Note: 3.8/5 (62 votes)

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L'avis des visiteurs

    Megalito34 Le 19/06/2019 à 14:09:17

    Bel album, le dessin est comme toujours très beau, d'une grande maîtrise. L'histoire est touchante et on s'attache assez vite aux 2 personnages que l'on suit dans leur voyage clandestin. Il n'y a pas de dénouement surprenant mais la fable est belle.

    Mercutio_Untold Le 13/01/2016 à 22:47:39

    La rencontre entre Léon van Bel, vieux cheminot malade , et d'Elya, une jeune femme mystérieuse, pour sauver "sa" locomotive à vapeur type 12 surnommée "La Douce" mise au rebut par l'avancée technologique dans un monde parallèle . François Shuiten nous raconte une belle histoire d'amitié et d'espoir dans une société déshumanisée où le progrès technologique est synonyme de catastrophes et de régression. De superbes dessins en noir et blanc.

    duncan89 Le 09/04/2015 à 15:27:51

    j'ai adoré ces 80 pages; le scénario n'est pas forcement le point fort de la bd même si finalement je suis resté complètement immergé du début à la fin... non c'est le travail sur le noir et blanc qui est grandiose, la capacité de Schuiten à rendre des effets de luminosité est bluffante. Chaque planche est digne des plus belles eaux fortes et gravures que je connaisse. Pour les amoureux du n&b mais aussi pour les amoureux du dessin avec une technique hors norme n'hésitez pas.

    DamBDfan Le 27/07/2013 à 14:23:43

    J'ai bien aimé mais au final, on ne peut s’empêcher de se dire : tout ça pour ça. Je pense tout simplement qu’à travers cette BD, Schuiten a voulu rendre hommage aux cheminots et à cette fameuse locomotive de type 12 (très belle d'ailleurs) qui a fait la gloire des chemins de fers belges durant pas mal d’années comme le témoigne le dossier en fin de tome. On rencontre bien sûr les thèmes chers à l’auteur comme : l’évolution des villes, le progrès, la modernité...et je reste toujours bluffé par son côté visionnaire au goût parfois mélancolique, mystérieux, son interprétation de l’architecture et son trait à l’encre de chine toujours très maîtrisé et vivant. Un artiste que j’apprécie beaucoup. Même si certaines situations ne sont pas toujours crédibles, l’histoire a l’avantage d’être simple, humaine et de se lire rapidement. A découvrir.

    Hugui Le 22/01/2013 à 22:41:05

    Une histoire très touchante que celle de ce machiniste qui essaye de sauver sa locomotive de la ferraille. Plein d'allégorie sur la course au progrès et la folie des hommes, mais un hymne à la beauté et à la fidélité.
    Et surtout les dessins sublimes de Schuitten, qui sait rendre le noir et blanc terriblement expressif et vivant, et montrer la beauté des hommes, des machines et de la nature.
    Un très bel objet et une histoire poétique à ne pas manquer.

    sulli Le 15/07/2012 à 15:47:12

    Un dessin de caractère, un scénario fade

    Léon Van Bel est “roulant” aux chemins de fer belges. Il conduit la 12.004, une locomotive ou plutôt une machine de vitesse qui incarne rapidité et modernité. Il existe un lien organique entre ce machiniste et sa locomotive. Sa “douce” comme il aime l’appeler, il l’a dans le ventre.

    Mais avec les performances probantes des tractions électriques et une montée des eaux qui semble inéluctable, la fin de l’ère de la vapeur a bel et bien sonné. Et c’est avec stupéfaction que Van Bel voit partir les locos à la ferraille comme de vieilles bêtes usées à l’abattoir. Ce personnage bourru décide alors de sauver sa douce d’un funeste destin.

    Le scénario de Schuiten combine réalisme et anticipation, mais je l’ai trouvé un peu fade ; l’intervention d’un personnage mystérieux qui ne délivre aucun secret, un scénario catastrophe dont on ne saisit jamais l’ampleur, une fin qui nous laisse un peu perplexes… bref, le scénario manque de moelle.

    Néanmoins, on admire les très jolies planches de cette BD. Les noirs profonds donnent beaucoup de force au dessin. Il s’agit, à mon sens, de la principale motivation pour se lancer dans la lecture de “12, la douce”.

    http://bdsulli.wordpress.com/

    docteur fil Le 04/06/2012 à 16:09:44

    Quelle catastrophe quand Peeters n'est pas au scénario !
    Dommage de gâcher un tel dessin sur une histoire aussi inconsistante !

    bd91130 Le 29/04/2012 à 10:27:33

    Que du bonheur, même si on n'est pas accro de l'histoire des chemins de fer ! Pour cet opus en solo, Schuiten retrouve le ton moitié réaliste moitié fantastique cher aux cités obscures et nous emmène dans un voyage où chaque planche est à relire avec attention. Du pur plaisir, tant pour le scénario que pour les dessins.