1909. Alors que Sir Peary prépare son expédition pour « conquérir » le pôle Nord, un des membres de l’équipe, Mauss, part à la rencontre d'une vieille Inuit qui lui relate l'histoire de la création de la banquise. Il s’agit du mythe de dieux déchus qui créent cette contrée glaciaire afin de se protéger de l'humanité. Cette légende est aussi celle des origines du peuple inuit, les enfants d’Inlandsis. Ces divinités veillent, car il est dit qu'elles disparaîtront le jour où les hommes auront posé le pied partout.
Les lecteurs sensibles aux contes seront sans doute intrigués par ce royaume arctique peu connu. Tel Mauss devant la vieille femme, il est facile de se laisser entraîner à la suite de ces êtres divins perdus sur notre monde où ils n’auraient jamais dû venir. Les évènements fantastiques séduisent et intriguent, comme ces animaux doués de raison et de parole - cadeaux des dieux – devant tenir les bipèdes à distance ou encore des enfants nés humains mais possédant du sang divin, menace potentielle pour les déités exilées, et devant être éliminés. La narration est plaisante, vive et pose les bases de l'histoire de manière fluide. Néanmoins, l’absence de personnage central, ou plus globalement de protagonistes pouvant susciter l'empathie, peut éventuellement s'avérer dérangeante.
Le dessin très épuré et légèrement statique de prime abord se révèle tout à fait agréable et évocateur de ces contrées désertiques et sauvages. Grâce au cadrage, à des scènes animalières convaincantes et à un travail intéressant sur les couleurs pour marquer les différentes séquences, le récit gagne en dynamisme et fluidité.
Une bonne entrée en matière qui donne envie d’en savoir plus sur le destin de ces enfants «divins» et sur cette lutte entre les dieux et les « deux-bras-deux-jambes »
Inlandsis a constitué pour moi une réelle surprise de lecture. C'est étonnamment bien écrit. Le début n'était guère très encourageant avec un graphisme auquel il faut s'habituer. Il est vrai que j'avais été plutôt déçu par les légendes des esquimaux que j'avais lues jusqu'à présent dans différentes oeuvres (Celle qui réchauffe l'hiver ou encore La Vierge froide et autres racontars).
Le récit commence au tout d"but du XXième siècle où l'homme n'a pas encore rejoint le pôle nord. l'explorateur Robert Peary souhaite faire une tentative. C'est sans compter les résistances locales ainsi que la colère des dieux. C'est là qu'intervient le fantastique avec la présence des dieux qui va être déterminante pour la suite de ce récit d'aventure. J'ai beaucoup aimé l'enchaînement entre les légendes et la réalité du moment. Curieusement, le mélange passe bien ce qui n'est pas toujours le cas, loin de là !
Inlandsis est une belle évocation de la conquête du pôle nord et des hommes de glace. On s'écarte de la vision de l'homme blanc pour s'intéresser à celle des esquimaux. Bref, nous avons là une très belle saga arctique.
1909. Alors que Sir Peary se prépare à lancer son expédition pour « conquérir » le pôle Nord, un des membres de l’expédition, Mauss, va rencontrer une vieille inuit qui va lui conter une histoire, celle de la création de la banquise. Il s’agit d’une histoire de dieux déchus qui créent cette contrée glaciaire afin de se protéger des hommes.
Plutôt sensible aux légendes, intrigué par cette contrée que je ne connais pas, j’ai été très vite pris par le récit de la vieille femme à l’image de Mauss. Je ne sais pas si l’auteur s’est inspiré d’une vrai légende (oui je sais c’est paradoxal), mais en tout état de cause je l’ai trouvé intéressante avec ses dieux perdus sur un monde, celui des humains, où ils n’auraient jamais dû venir, ces animaux doués de la raison et de la parole et ces enfants humains mais possédant du sang divin et qui constituent manifestement une menace pour nos exilés divins. La narration est plaisante, vive et nous pose les bases du récit de manière fluide.
De prime abord (en feuilletant l’album) le dessin ne m’attirait pas particulièrement du fait d’un aspect un peu statique et des yeux des personnages que je trouve parfois un peu bizarres. Au final le trait fin, le graphisme épuré ne s’attachant pas au détail, s’avèrent tout à fait agréables, évocateurs de ces contrées désertiques et sauvages et nous offrent un récit dynamique et fluide.
Une bonne entrée en matière qui donne envie d'en savoir plus sur le destin des ces enfants « divins » et sur cette lutte entre les dieux et les deux-bras-deux-jambes.
En 1909, Sir Robert Peary s’apprête à se lancer dans sa dernière tentative de conquête du pôle nord. En marge de l’expédition, Mauss et son traducteur partent à la rencontre d’une vieille inuit qui, sur le point de mourir, tient à transmettre la mémoire de l’origine de ce monde, fusse à un européen. C’est qu’au début, de petits dieux marins, enfants de Sedna, ont vécu sous la surface des eaux arctiques, subissant l’interdiction maternelle d’en sortir, au risque de rencontrer les Deux-Bras-Deux-Jambes, une nouvelle espèce animale prédatrice, capable de tuer bien au-delà de ses besoins de subsistance, et même par plaisir. Mais les enfants-Dieux ne sont pas plus sages que ceux des Deux-Bras-Deux-Jambes, et ils émergent un jour des eaux glacées pour découvrir l’Inlandsis, ces étendues de glaces occupées ça et là par divers animaux, et des hominidés cruels. Un premier contact terrifiant avec des Deux-Bras-Deux-Jambes préhistoriques couplé à la terreur que leur inspire le châtiment maternel en cas de retour dans les eaux, contraint les petits Dieux à s’établir au plus loin à l’intérieur de terres glacées ; les garçons du moins, car les deux filles préfèrent se livrer à Sedna, et subir son courroux… Je ne vous raconte pas tout de ce premier tome, ouverture d’une trilogie prometteuse. L’histoire parvient à donner de la puissance à un mythe inuit qui pourrait sembler naïf, et qui devient complexe et inquiétant, sous la plume de Stéphane Betbeder. Les animaux parlent, sont cruels et cyniques. Les mères bannissent leurs enfants. Les bons personnages animaliers, aux ordres des Dieux, s’acquittent de leurs cruels devoir…
Et l’expédition de Peary dans tout ça ? Mais qui vous dit qu’elle pourrait atteindre sans heurt la terre que les petits Dieux gardent jalousement et veulent préserver des humains ?
Les entrelacs de l’Histoire et du surnaturel sont illustrés - et plus encore colorisés - avec bonheur par Paul Frichet. L’atmosphère poétique et mystérieuse des terres de glace est magnifiquement restituées, avec une alternance bicolore de nuances uniquement bleues ou orangées .
Tout cela a un charme terrible, et cette BD atypique sortie à mi-avril a d’urgence besoin d’une suite !