1948, en route vers San Diego, un équipage on ne peut plus iconoclaste est arrêté au bord d’une route du Nouveau-Mexique. En manque d’eau, le moteur a dû mal à refroidir dans la chaleur ambiante. Joseph Gillain, le meneur de la troupe, décide d’aller chercher de l’eau. Il laisse alors sa femme Annie et ses quatre enfants sous la protection de Maurice de Bevere et d’André Franquin. Ainsi commence la mise en image du fameux, et réel, voyage en Amérique, et au Mexique, de trois des plus grands dessinateurs de la bande-dessinée : Jijé, Morris et Franquin. Leur rêve de travailler pour Walt Disney s’écroulant lorsque ce dernier licencie un tiers de ses effectifs à San Diego. Nos protagonistes se voient obligés de faire un détour par le Mexique avant de pouvoir renouveler leurs visas. Le tout dans la bonne humeur, les blagues de potaches, et les soirées bien arrosées…
Pour l’amateur « pointu » de bande-dessinée, celui qui aime en connaître toutes les petites histoires, cet album est en quelque sorte la réalisation d’une vieille arlésienne. En 1948, Jijé, en pleine frayeur nucléaire vis-à-vis de la guerre froide, convainc deux de ses protégés, Franquin et Morris, d’aller tenter leur chance aux USA, plus particulièrement chez Walt Disney. Le voyage ne se passera bien sûr pas comme prévu, mais il aura son importance par les rencontres et les aventures qui le parsèmeront. Yann, dernier confident de Franquin, rêvait depuis longtemps de raconter les anecdotes que lui avait laissées le créateur de Gaston et du Marsupilami à ce sujet. Avec Schwartz, il a trouvé la personne idéale pour les illustrer. Son style, faussement rétro, colle parfaitement au ton du récit et nous transporte à l’âge d’or d’une certaine bande-dessinée. Et plus d’un sera surpris de découvrir la vraie personnalité de ces grands du neuvième art, tant elle va à l’encontre de l’image qu’ils ont laissée. Pour les moins curieux, il sera peut-être plus difficile de s’intéresser et de rentrer dans ce récit. La succession de scénettes qui le compose ne prenant de réelle saveur qu’en ayant une connaissance préalable du microcosme de l’époque.
Si cet album n’intéressera pas forcément tous les lecteurs, il faut en louer les qualités évocatrices. Les deux auteurs ont su mettre en image une certaine époque et ressusciter un fragment de l’histoire du neuvième art, le tout de manière fort joyeuse ! Et surtout à suivre !
M’enfin. C’est quoi ce truc? Que les personnages ne correspondent pas à ce qu’ils étaient dans la vie, soit. Que l’histoire emprunte des raccourcis parfois fulgurants, passons. Que le découpage ait été fait à la tronçonneuse, aïe. Que le discours de l’auteur soit à cent lieues de ce qu’il a couché sur papier, mouais. Mais la règle de base avec un tel matériel c’est d’être drôle, non? Cette BD est un non sens du début à la fin.
Rien de tel pour un bon moment de détente que de se plonger dans ce « Gringos Locos » qui malheureusement n’aura pas de suite. Certaines personnes manquant un peu d’autodérision… Mais les aventures réelles (elles sont, un brin, modifiées par Schwartz, et alors !) de Jijé, Franquin et Morris valent le détour. Suivez-le road trip délirant de ces trois fabuleux auteurs de BD pour une bonne poilade.
Loin des polémiques qui ont accompagnées la sortie de cet album, j'ai pris un réel plaisir à relire cette aventure américaine de Jijé, Franquin et Morris.
Je connaissais cet épisode dans la vie des dessinateurs mais Yann réussit à le rendre vivant et surtout drôle. Que certaines anecdotes soient inventées ou non, ce n'est pas grave, suivre ces pieds Nickelés au pays de l'Oncle Sam et au Mexique (ah ! les scènes de saloon) m'ont fait rire. Le dessin de Schwartz y est pour beaucoup : vif, et rendant hommage aux maîtres de la bd franco-belge.
A travers cet album, vous revivrez un pan de la petite histoire de la bande dessinée franco-belge, sur un mode humoristique.
Bon album, et dommage qu'aucune suite ne verra le jour, vu l'attitude des ayants-droits.
Réponse du "chroniqueur qui se défile" à "Pierre999".
Si la chronique n'aborde pas le pb des héritiers, c'est qu'elle a été rédigée avant la sortie initiale de l'album, sur la base du pdf fourni par les éditions Dupuis.
La polémique et l'action des héritiers étant apparue après l'écriture de la chronique.
Lorsque la polémique est sortie, et alors que le site avait de même montré le début de l'album en preview (et donc avant son "report"), il a été décidé de sortir la chronique telle qu'elle sans la corriger, histoire de juger l'album de manière brute, hors bruit extérieur.
Si vous voulez connaître l'avis du chroniqueur sur celui des héritiers, je vous invite à lire le topic dédié à l'album:
http://www.bdgest.com/forum/gringos-locos-schwartz-yann-t51230.html
Cordialement,
David Baran / Brian Addav
Un album amusant sur la petite histoire de la BD dessiné de façon très vintage, on se croirait revenu au Spirou de la grande époque !
Et grâce à la polémique créée par la famille, on en apprend encore plus avec le supplément et le buzz qui en découle.
Je ne comprend pas trop l'émoi de la famille car il est évident que c'est une (gentille) caricature. Mais cela donne finalement de la densité à ce qui n'aurait été qu'anecdotique.
Cote pour la forme, car je n'ai qu'une question : le CHRONIQUEUR se DEFILE, car il n'aborde absolument pas l'encart des "héritiers"...C'est aussi cela qui serait intéressant !! Qu'en pense t-il ??...PAs difficile de chroniquer sur la seule BD...!!
Oui je le ferai, plus tard...Je ne suis pas du genre à me défiler, non !!!?? Mais je vais aussi "prendre mes sources" avant tout avis ! Ben oui, j'ai mes entrées, n'en déplaise à certains !!