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ieutenant du corps des janissaires et amateur de thé averti, Selim mène une existence relativement tranquille jusqu’au jour où il est chargé d’interroger une voleuse. Celle-ci s’appelle Delilah Dirk, est la fille d’un ambassadeur britannique et d’une Grecque, et se flatte d’être si douée, en particulier dans les arts du combat, que rien ne lui résiste. Elle le démontre très vite en s’échappant des geôles sous le regard médusé du chef de la garnison qui s’en prend aussitôt à Selim. Condamné à mort, le janissaire est sauvé in extremis par la jeune femme avec laquelle il fuit Constantinople. Se sentant redevable, il s’engage à aider Delilah. Une promesse qu'il pourrait bien regretter quand elle lui annonce qu’elle entend dérober le butin du terrible pirate Zakul…
Une justicière au caractère bien trempé et un soldat plus enclin à bavarder et à siroter un thé qu’à combattre, le duo imaginé par Tony Cliff promet d’avance quelques étincelles. S’y ajoutent une dose d’humour bon enfant et une succession étourdissante de péripéties. Le lecteur a à peine le temps de faire connaissance de Selim et de voir dresser un portrait presque délirant de Delilah, que déjà il est happé par l’aventure et entrainé dans une folle équipée, d’abord pour la survie des deux principaux protagonistes, ensuite à la recherche d’un trésor. L’action ne manque donc pas. Elle est même débridée et ne laisse guère le temps de souffler, si ce n’est pour quelques scènes de chamaillerie entre les héros ou un rêve éveillé du brave lieutenant.
Tout irait bien si les personnages s’avéraient un peu plus attachants et/ou charismatiques. Car, si le bon cœur de Selim est incontestable et que son côté doux-rêveur peut plaire, Delilah ressemble tellement à une tornade ambulante qu’il n’est pas encore aisé de bien l’apprécier. Par ailleurs, malgré une facture satisfaisante, le dessin de Tony Cliff, plutôt anguleux, pâtit d’un léger manque de relief que la mise en couleurs un peu fade n’améliore pas. Le rendu un rien caricatural des protagonistes, lui, convient au contraire très bien à l’atmosphère générale de l’album.
Honnête divertissement, ce premier tome de Delilah Dirk et le lieutenant turc ne suscite néanmoins pas un enthousiasme exacerbé.
On pourrait penser que c'est une histoire sans prétention de rencontre entre une aventurière un peu guerrière et un lieutenant turc sachant faire du très bon thé. C'est vrai que c'est léger car c'est destiné principalement à la jeunesse.
Pour autant, j'ai beaucoup aimé deux effets de mise en scène particulièrement réussis. L'un se situe au début pour la présentation de Delilah. L'autre est un rêve du lieutenant d'une situation qui aurait pu se produire. Bref, c'est assez bien agencé.
Je pense que cette série en deux tomes tient toutes ses promesses. Cela reste néanmoins assez classique mais on passe un bon moment de détente dans une ambiance proche des Mille et une nuits.
On pourrait croire à première vue que le scénario est assez basique. Cela dit, il regorge de petits moments plaisants et humoristiques qui enjolivent parfaitement un récit peut-être pas le plus original du monde mais qui fonctionne bien et vous plonge rapidement dans l'intrigue. Le dessin quant à lui, marque le juste trait, ni trop complexe, ni trop simple. En somme, un très beau dessin et un humour fin et amusant, je recommande...