Afterschool Charisma 1. Tome 1

L ’académie St-Kleio a pour prétention de former et d’éduquer les clones de personnages historiques, dans l’espoir qu’ils sauront suivre les traces et qu'ils dépasseront leurs modèles. C’est ainsi que Shiro Kamiya, un adolescent normal, fils d’un des professeurs de l’établissement, fréquente les répliques de Sigmund Freud, Napoléon, Elisabeth Ière, Mozart, Hitler, Jeanne d’Arc ou encore Marie Curie. Mais, si tout se passe en apparence sans heurt, élèves et responsables sont bientôt confrontés à une question cruciale : le destin peut-il être forcé ? L’assassinat du clone de Kennedy, icône de l’école, malgré toutes les précautions prises, semble apporter une réponse radicale. Revendiqué par un groupe visant à mettre fin au programme de St-Kleio, ce meurtre ne constitue qu’une première fissure…

L’idée de départ d’Afterschool Charisma est plutôt accrocheuse, car les figures célèbres mises en scène ne manquent pas d’intérêt, qu’elles aient une renommée sulfureuse ou, au contraire, positive. Au-delà de la curiosité un peu voyeuriste de voir se côtoyer ces noms fameux, les thèmes abordés par Kumiko Suekane parlent forcément au lecteur. Questionnements liés au clonage lui-même, répétition de l’histoire, contrôle de sa destinée, possibilité ou non de vivre ses aspirations en dépit des attentes des autres, échec dans ses ambitions. Tout cela est d’ores et déjà esquissé dans ce premier tome qui ne perd pas de temps pour lancer l’intrigue. Les événements s’enchaînent en effet sans temps mort, faisant glisser l’histoire, débutée de façon plutôt légère, vers le tragique. La mort, imprévue, de Kennedy, l’implication d’un groupuscule terroriste et l’émergence d’une société secrète viennent corser le tout et attiser la curiosité.

Cependant, la belle promesse du synopsis est ternie par la volonté de l’auteur de présenter des protagonistes trop peu en rapport avec leurs modèles, tant physiquement que psychologiquement. La plupart ne s’inscrivent pas très bien dans leur rôle ou dans ce qu’on sait d’eux, excepté Sigmund toujours prompt à psychanalyser chacun des faits et gestes de ses camarades. Ce décalage perturbe un peu, bien qu’il puisse donner lieu à d’intéressants développements s’il est bien exploité. Le récit est par ailleurs porté par un découpage clair et un graphisme expressif qui n’hésite pas quelquefois à forcer le trait jusqu’à la limite de la caricature.

Ce premier volet d'Afterschool Charisma porte les prémices d'une histoire prometteuse, abordant des sujets délicats. Espérons que la série se développera dans le bon sens.