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Triangle rose

17/10/2011 9874 visiteurs 6.7/10 (3 notes)

B erlin, début des années 30. Andreas et ses amis profitent de la vie. Ils sont jeunes, beaux et amoureux. Évidemment, la situation politique les inquiètent un peu, mais ce n'est qu'un sujet de conversation comme un autre à aborder lors de leur nombreux dîners en ville. De plus, aucun parti, même le NSDAP de cet Adolf Hitler dont tout le monde parle, ne semble vraiment se soucier de la communauté homosexuelle. L'Histoire va en décider autrement et le réveil, au lendemain de la victoire des nazies aux élections de 1933, va être fait de larmes et de sang.

Michel Dufranne est un scénariste qui aime s'attaquer à des sujets les plus variés. En effet, après L'ancien testament (T01, T02), le football et les batailles napoléoniennes, il se penche sur un pan méconnu des atrocités nazies dans Triangle Rose. Ce récit, loin de vouloir être une œuvre militante ou revendicatrice, est avant tout un témoignage - imaginaire mais basé sur des faits historiques – détaillé de la dangereuse mécanique de discrimination et de haine qu'une partie de la société était et, malheureusement, est toujours victime. L'album suit la destinée d'Andreas, un jeune illustrateur talentueux, face à la montée impitoyable de la logique nationale-socialiste. De jeune homme un peu insouciant et plein d'avenir, le héros va connaître la torture et les affres des camps de prisonniers où les gays sont considérés comme les derniers des derniers « untermenschen ». Et la fin de la guerre n'est pas synonyme de la fin de toutes les souffrances. Si les régimes tombent, les idées ancrées dans les esprits restent, las des reproches de ses concitoyens, il finira par s'exiler en France pour tenter de vivre normalement.

La progression narrative est exemplaire. Dufranne est précis et ne s'encombre pas de fioritures dans ces propos. Ainsi, l'introduction, mise en abyme très intelligente, voyant un groupe de lycéens du XXIe siècle s'entretenir avec un Andreas âgé, aigri et même méchant, choque d'entrée de jeu. Très vite, le lecteur comprend que le vieillard souffre et ça, depuis plus soixante ans.

Milorad Vicanović, alias Maza, un nouveau venu dans la BD francophone, offre un très bon travail. Le style réaliste est efficace et l'atmosphère de la capitale allemande est très bien rendue. La transformation d'Andreas, de jeune play-boy à un survivant des camps est admirable En revanche, le choix de Christian Lerolle d'utiliser un lavis très dense pour la colorisation est plus discutable. Est-ce le petit format de l'album ? Toujours est-il que certaines planches sont particulièrement sombres et peu lisibles.

Triangle Rose propose un récit passionnant et terrifiant au ton le plus juste. À lire.

Par A. Perroud
Moyenne des chroniqueurs
6.7

Informations sur l'album

Triangle rose

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Note: 4.1/5 (19 votes)

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:51:19

    J’avais entendu que les homosexuels allemands avaient été également persécutés par les nazis. Il faut dire que les adeptes d’Hitler ne juraient que par la pureté de la race aryenne. Le mariage gay et l’adoption d’enfant avec deux papas n’existaient pas. Autre époque, autre mœurs ? Depuis l’Antiquité (et certainement la Préhistoire), cette pratique a toujours existé tout comme la prostitution d’ailleurs.

    C’est un sujet très sensible dans une époque où la souffrance des gens peut être exploitée à des fins politiques par une minorité ou un état étranger. Je pense qu’il est nécessaire de rappeler que les persécutions ont concerné également d’autres catégories de personnes. Il est clair que c’est totalement condamnable. On ne devrait pas avoir à souffrir du seul fait qu’on est juif ou homosexuel ou tzigane. Il n’y a pas de monopole à la souffrance que cela soit étoile jaune ou triangle rose.

    Cette bd est très bien réalisée. Elle nous dit l’essentiel sur le sujet à savoir la féroce répression des indésirables. Il est regrettable que ce grand-père ne soit pas plus compréhensif vis-à-vis de la nouvelle génération. Je n’ai pas vraiment aimé la fin de cet ouvrage, je n’ai pas apprécié sa réaction malgré toute la souffrance vécue et les rancoeurs. Il est vrai qu’il a commencé sa vie de jeune garçon dans l’insouciance du Berlin des années 20 avant de tomber dans l’horreur à partir de 1933. Encore une fois, je peux comprendre ce malaise.

    Il est consternant de s’apercevoir qu’à la Libération, les choses n’avaient pas évolué pour ce qui était considéré comme un délit à réprimer. L’absence d’indemnisation est également choquante. La moitié des 15000 déportés sont morts. Les survivants ont vécu une douloureuse épreuve en n’obtenant pas le titre de déporté car c’était considéré comme normal à cause du fameux paragraphe 175 du code pénal allemand datant de l’époque bismarkienne. En Allemagne de l’Ouest, la légalité de la répression de l'homosexualité par le régime nazi est confirmée par la Cour fédérale constitutionnelle en 1957. Bref, que de chemin parcouru depuis.

    En conclusion, une bd prenante, fort bien documenté et malheureusement fort réaliste. Cette oeuvre s’appuie sur un dessin précis et soigné. Cela vaut le détour d’un point de vue historique, c’est certain. Personnellement, j’ai toujours eu en horreur les gens qui nient l’existence d’un génocide ou de ce type d’exaction concernant une minorité. Le devoir de commémoration face à l’Histoire s’impose dans certains cas.

    Au Fil des Plumes Le 02/08/2017 à 19:10:55

    Ce que j'en pense:

    Cette BD nous présente Andréas, un homosexuel persécuté durant la Seconde Guerre Mondiale. Tout commence avec son petit fils qui a besoin de l'interviewer pour un devoir de collège. Le jeune homme ne s'attend pas vraiment à ce qui l'attend...

    Le scénario est très accrocheur et nous fait découvrir un nouveau pas de l'Histoire. Au collège et au lycée, les enseignants abordent souvent le pan xénophobie mais la persécution des homosexuels passe souvent à la trappe. Avec ce livre, j'ai découvert l'horreur de l'intérieur. C'est affreux, poignant, effrayant... Franchement, je manque de mots... Le lecteur sait bien qu' Andréas va s'en sortir et lorsqu'il sort des camps, on découvre une autre horreur...

    Les illustrations sont violentes. Le parti pris du noir et blanc est judicieux. La couleur est seulement utilisée pour les moments du présent ou encore pour le petit triangle rose qui ressort dans les dessins sombres. Ils apparaissent comme une cible. Les visages sont émaciés. Les vignettes sont poignantes et sûrement en dessous de la vérité. 

    Il est impossible de sortir de la lecture de cette BD indemne.

    Bref:

    Une BD coup de poing.

    Pour plus d'avis: http://aufildesplumesblog.wordpress.com

    FUM2014 Le 19/03/2014 à 14:55:05

    L’avantage de fréquenter son libraire (pour les achats) plutôt que la toile (sites de nos chers éditeurs), impersonnelle et dévoreuse de banknotes sans vraiment discerner le bon du mauvais et l’utile du futile, c’est de découvrir quelques petites perles. « Triangle rose » en est assurément une, avec un découpage parfaitement adapté à un scénario méchamment âpre par son contexte historique, mais oh combien intimiste et humaniste par son sujet sensible et délicat, magnifiquement mis en image et en couleur (3 tons pour 3 époques).Tout simplement SUPERBE.

    roch59 Le 15/12/2012 à 19:15:17

    Des couleurs qui se superposent aux différentes époques de cet magnifique ouvrage Un scénario difficile et délicat, sans voyeurisme ni jugement, avec un superbe dessin. Admirable.