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ous connaissez "The Futurians" ? Mais si, le célèbre groupe de musique qui a interprété dans les années 60 les tubes Ticket to ride, Revolution, Help… Comment ça, c’étaient les "Beatles" ? C’est qui ceux-là ? Connais pas… Vous n’avez donc jamais entendu parler de John Duval, la star interplanétaire ?
Il faut dire qu’en 2003, personne ne connaît John Duval. Il a 23 ans, habite Paris avec son père et sa belle-mère. La cohabitation ne se déroule pas dans les meilleures conditions, et il est envoyé à New York avec 5 000 dollars en poche. Là-bas, il se rend dans l’ancien appartement de sa mère, décédée quand il avait 8 ans. D’origine américaine, elle était fan des "Beatles" et a donné à son fils le prénom de Lennon. Comble du hasard, John Duval est né le jour de l’assassinat du chanteur, le 8 décembre 1980. C’est en ressassant ces souvenirs que le jeune homme s’endort, rêvant de ses futurs projets et de sa nouvelle vie. Le souci, c’est qu’en se réveillant le lendemain matin, il se retrouve projeté quelques vingt ans en arrière, en 1960. Le choc encaissé, il décide de s’accommoder de ce saut dans le passé et d’utiliser, à bon escient, le répertoire des "Beatles", qu’il connaît sur le bout des doigts.
Qui n’a jamais rêvé de revivre certains événements tout en conservant son vécu et son expérience, de connaître par avance les chiffres du loto ou, pour les plus romantiques, de savoir exactement quoi dire ou quoi faire face à l’élue de son cœur ? David Blot est animateur sur Radio Nova et passionné de musique. C’est donc, tout naturellement, qu’il a orienté son scénario vers le passé d’un groupe de rock stars. Malgré un récit un peu léger, l’album est agréable à lire, les références, sous forme de paroles de chansons, permettent également de jauger sa culture musicale. Certes, il faut passer outre les questionnements du style : comment "The Futurians" ont-ils pu atteindre les sommets des charts aussi rapidement ? La clé du succès est-elle simplement liée à la qualité des chansons et non à la performance et au charisme des musiciens ?
Néanmoins, l’indulgence prend vite le dessus. D’abord parce que c’est un premier tome plutôt bien ficelé, au dessin simple, sans fioriture, et efficace. Mais aussi car l’album est édité chez Manolosanctis dont la qualité de la production n’a, pour l’heure, pas encore atteint les niveaux espérés. Enfin, à cause du sourire aux lèvres qui apparaît quand la dernière page se referme, des rêves plein la tête, et l’envie de découvrir, rapidement si possible, la suite de l’histoire.
J'aime bien les histoires qui concernent les voyages dans le temps lorsqu'il y a de l'originalité. Yesterday est l'une de celles-ci qui mêle un peu de fantastique et un récit tournant autour des Beatles, le plus grand groupe de rock mondial. J'avoue que le mélange n'était pas évident mais qu'il a bien pris. Je me suis surpris à rire de certaines situations plutôt bien pensées. Je pense qu'on pourrait avoir les mêmes réactions dans pareille uchronie.
Maintenant, je me dis que c'est dommage d'avoir un début d'histoire fort intéressant et qui s'arrêtera subitement car l'éditeur a déposé son bilan. Alors, oui, je l'aurais conseillé à l'achat dans le cas contraire. Quant aux auteurs, j'espère qu'ils pourront continuer sous d'autres auspices car ils ont du talent. C'est franchement dommage...